Impossible de bouger... Impossible. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, à Kitsune, il avait horreur d'être emprisonné, de ne pas être libre de ses mouvements ...
Il savait ce qu'il se passait. Il allait payer. Il allait être tué pour avoir tué. Tant pis. Au moins, il serait accompagné par les esprits infâmes de ceux qui avaient payé, eux aussi de leur vie, le fait d'avoir supprimmé toutes ces personnes, ces innocents ; ils n'avaient rien demandé à personne eux, ils voulaient juste vivre paisiblement, mais c'était plus simple de les supprimmer... Tout ça pour de l'argent... Tsss. il serait bien accompagné, là où il allait.
Des hommes, une femme même, en blouse blanche l'examinaient. Ils trouvaient jouissif d'examiner un homme qui allait mourir ?? Les Hommes sont vraiment impossibles... Ils ne méritaient que la mort, tous, presque tous...
Kitsune sentait sa conscience vaciller petit à petit... Il allait mourir dans son sommeil ? Quelle différence ? C'était fini, quoi qu'il arrive... Mais il était prêt.
Ses yeux s'ouvraient, il voyait flou, une lumière lui faisait face, forte, pourtant il n'était pas ébloui... Il était sur une table apparemment, pieds et mains liés, toujours impossible de bouger... Des scientifiques, peut-être les mêmes que les autres l'examinaient derrière une sorte de vitre. Mais, il était donc en vie ? pourquoi ? Les lois devaient l'avoir rattrappé pourtant ...
Une douleur. Une douleur atroce, insoutenable, qui lui arracha un long hurlement de douleur. Kit avait l'impression que quelque chose cherchait à sortir de son dos, qui lui tirallait tous les muscles, les nerfs, jusque la moins fibre de son organisme. Une seconde poussée de douleur, plus intense encore, si c'était possible, lui arracha un second cri, qui s'éteignit rapidement, les cordes vocales refusant de l'accompagner dans sa douleur. Et une lumière intense, bien plus intense encore que cette foutue lampe, une vague de lumière qui tirait sa source de lui, et qui envoyait tout valdinguer autour de lui...
Les scientifiques avaient l'air agité, d'après le peu qu'il arrivait à discerner, et l'un d'eux semblait hurler des ordres... Une piqûre, presque imperceptible par rapport à la douleur qu'il subissait...
Pendant de longues minutes, il supporta cette douleur, puis elle commença à s'atténuer à peine, avant de l'emporter dans un mauvais sommeil, vide de rêves. La dernière image qu'il gardait était cette vitre, fissurée par la vague d'énergie...
Un autre réveil, encore... Cette fois, il était libre de mouvement, mais tous ses muscles étaient ankylosés, et un râle de douleur l'accompagna lorsqu'il s'efforca de se lever, s'appuyant au mur contre lequel il était adossé. Il tenait difficilement debout, et sentait que s'il relachait à peine sa concentration, il tomberait... Ses mains, ses bras, sa tête s'appuyaient contre ce mur, il s'accrochait aux aspérités, plantant ses ongles dans les irrégularités de la paroi pour s'y tenir.
Puis petit à petit, la douleur se calma, et il parvint à tenir debour sans appui. Seul son dos lui faisait encore un mal de chien...
Pour se rassurer, il passa la main au-dessus de ses homoplates et sentit... Une plume ? Nan, pas une seule... Des dizaines, des centaines de plumes qui l'accompagnaient à chaque mouvement...
Etait-ce bien lui, cet être souffrant, et qui avait osé faire de tels changements sur son propre corps ???
De longues minutes passèrent, où il se mit à réfléchir, ou plutôt se vider l'esprit... Trop de questions demeureraient sans réponses, alors pourquoi se prendre la tête ? Autant laisser les évènements venir à lui, comme toujours. Comme toujours... Quel toujours ? Il ne se souvenait plus de rien ! A part son nom, son âge approximativement, tout ce qui précédait les changements de son corps avait disparu...
Quelques minutes plus tard, des hommes en blouse avaient ouvert la porte de sa cellule. Accompagnés d'hommes nerveux, pointant le canon de leurs armes vers lui. Nul doute qu'ils n'hésiteraient pas à lui tirer dessus...
Kit resta impassible. Les hommes en blouse l'examinèrent, lui parlèrent un peu, et semblaient interessés par ses.. ailes ?
- Il est bien vivant, mais il ne répond pas...Oui, Kit était bien vivant, mais il attendait...
- Oh, réveille-toi ! ... Regardez, ses ailes bougent ! C'est peu croyable !Une sorte de grognement à peine perceptible échappa à Kit. Il prit donc la parole.
- Qui... Vous ! Que m'avez-vous fait ?!?Il se leva, tandis que les scientifiques reculaient d'un pas, voire plusieurs.
- Tu es le fruit d'une expèrience prodigieuse ! Tu n'es plus un homme, tes... ailes, en témoignent. Tu es ce qu'on peut appeller un ange ! Maintenant, nous laisseras-tu t'examiner, ou faut-il que nous employions la méthode forte ?- Faites... Ce que vous avez à faire. Mais expliquez-moi...Pendant que les hommes l'examinaient, avec méfiance, étudiant surtout les ailes, un des trois observateurs lui expliquait brièvement.
- Tu es sur une île dont tu ne sortiras pas. C'est ta punition pour tes crimes. Tu seras mélangé à de nombreuses autres expèriences, et tu dois essayer de survivre. De plus, si tu le souhaites, tu peux avoir un traitement... de faveur, mettons. Si tu acceptes de nous faire un compte-rendu de ce que tu observes, sur tes congénères, tu auras parfois droit à du repos et de quoi manger. Qu'en dis-tu ?Tandis qu'il se levait, suscitant le recul, à nouveau, de ses tortionnaires, Kitsune, l'Ange Kitsune, lui glissa d'une voix douce
- Allez vous faire foutre...Il lui sembla que l'homme eut un vague sourire, puis les trois scientifiques, après avoir mesuré l'envergure de ses ailes, à peine déployées, la cellule étant trop petite, partirent. Avant de claquer la porte de son cachot, le dernier docteur lui lança un :
- Bon courage; L'enfer commence demain. Profite-bien de ton repos, d'ici là ...- L'enfer commence demain, hein ? On va bien voir ça...Une étincelle jaillit depuis son neurone, dans son cerveau, et la faible lumière disparut complètement...
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