Départ troublant.

Je ressens comme un étrange mal être dans le bas de mon abdomen. Un sentiment d'angoisse ? La peur ? Je suis trop préoccupé pour savoir quel est-t-il. Chaque minute agit sur mon corps comme une flamme consumant une feuille de papier. Mon être tremble, une secousse incontrôlable, des maux de têtes, ce mal être se généralise, ma vue se trouble, j'ai des vertiges. J'entends des bruits de pas, pressants, quelqu'un approche. Tandis que moi, j'essaye tant bien que mal de garder l'équilibre, je ne veux pas que l'on s'inquiète, d'ici quelques minutes je quitterai l'îlot Nord. La porte s'ouvre, je distingue une silhouette, puis enfin les détails en forçant sur ma vue : un visage mignon sur un corps frêle, des cheveux bruns effilés qui retombent parfaitement sur des épaules. C'est un des scientifiques, le petit androgyne qui m'a tapé dans l'œil dès le premier jour. Je l'ai tout de suite trouvé irrésistible, si bien que... J'en perds toujours mes mots à chacune de ses apparitions.

- Q-Qu-Que me voulez vous ? dis-je en bégayant.

- Ah ! Te voila enfin ! On te cherche partout, les supérieurs m'ont demandé de te dire de te préparer en vitesse, une voiture devrait bientôt arriver. me repondit-il joyeusement tout en tendant un mystérieux paquet en ma direction.

L'hypnotisant attraction que le scientifique exerce sur moi m'a complétement fait oublier le mal être qui ronge mon corps. Est-il toujours présent ? Sans aucun doute, mais je n'y prête guère attention, je suis bien trop occupé pour pouvoir me lamenter sur une petite douleur. Mon regard se fixe lentement sur les bras du scientifique. Je saisis le paquet et commence à le déballer. J'en sors deux loques usée par le temps qui semblent avoir servies plusieurs fois. De vieux habits de détenus ?! Je vois enfin où ils veulent en venir. Le petit brun me fait un clin d'œil, le message est assez clair, je dois enfiler ces vêtements pour me fondre dans la masse. Mais jusqu'où iront-ils pour pouvoir mener à bien leurs recherches ? Je verrai bien ce que l'avenir me réserve, le plus important pour le moment est de me concentrer sur mon travail.
Je déboutonne un à un les boutons de ma chemise, tout en l'enlevant délicatement, je sens un regard posé sur moi, le scientifique ne semble en aucun cas troublé par mon corps de rêve (soyons modeste, je suis très beau et je le sais). Je lui jette un regard sensuel, invitant quiconque à la débauche, je me mordille les lèvres tout en affichant un sourire en coin. Arrive le moment où mon pantalon glisse lentement le long de mes jambes... Je n'ai pas le temps de continuer que le scientifique me l'arrache et m'aide à enfiler la tenue.

- Ça ira plus vite comme ça. Je t'ai dis de te dépêcher, pas de me faire un strip tease langoureux !

- Roh c'est bon ! Qui ne tente rien n'a rien, j'ai essayé et ça n'a pas marché.

C'est à ce moment précis qu'il me saisit la main. Moi qui m'attends à une douce étreinte de la part de celle-ci, hé ben non ! Des mains de rustres, dures et froides, usées par le temps et le travail. Il me tire, je n'ai même pas le temps de me débattre ou de pousser des petits cris plaintifs qu'il commence déjà à parler.

- A part ces vêtements et tes armes, tu ne dois rien emmener d'autre sur l'îlot Sud, tu risques ta vie si tu ne suis pas cette consigne. Une "cage" t'attend, tu pars maintenant. Pas le temps de manger où de prendre une douche.

Depuis une des fenêtres de l'étage, je peux voir la jeep contenant ma prison de voyage. Et, à quelques lieux de celle-ci, ma vaste maison, celle que j'aurai pendant plusieurs mois. Ma cohabitation avec la nature et les hommes envoyés là-bas va bientôt commencer. On m'emmène.