Dans cette maison au bord de la ville... (Pv Kenkyuu/Rein)

Cela faisait plusieurs heures qu'elle était plongée dans la lecture de son livre de cuisine. C'était la première fois qu'elle en lisait, et cela lui plaisait bien... Elle pourrait lui faire des onigiris.. Au poisson grillé... Hum... Le tout dans un beau Bento...
Alors qu'elle était en pleine réflexions sur ses idées culinaires, elle sentit une chaude présence se coller à elle. Sei' eu juste le temps d'ouvrir les yeux que déjà, son livre lui était pris des mains et que les lèvres de son scientifique adoré rentrait au contact des siennes...
Elle aimait lorsque qu'il la surprenait, sortant d'un coup de sa bulle pour la rejoindre et jouer avec elle... Kenkyuu était de plus en plus vicieux, et elle adorait ça...
Il parlait, la taquinait, tout en l'embrassant, la caressant, la regardant... C'était agréable... Elle ne lui répondait pas, riant ou souriant simplement de ses phrases, plonger son regard dans ses yeux bleus lui suffisait amplement...
Quand il la renversa, se trouvant ainsi au dessus d'elle, Seishin ne pu s'empêcher de rougir. Il la regardait fixement, sans ciller, et d'un coup, on aurai dit qu'un éclair empli d'un nouveau désir le rendit plus faible. Lorsqu'il repris la parole, sa voix changea, devenant plus fébrile:

- « Seishin... Accepterais-tu... De... Me mordre... Une troisième fois... J’en ai très envie... S’il te plait... Mord-moi... »

Elle compris qu'il attendait quelque chose, une réponse un signe. Elle se contentait pourtant de le regarder avec un air un peu innocent, interloqué par cette décision si subite... Et après il n'était pas entreprenant...
"Hum... Quel doux baiser... Ce gout de... De sang..."
Il s'était coupé la langue... Il était vraiment près à tout pour avoir ce qu'il voulait...
Sur, le visage de Seishin, un sourire carnassier s'inscrivit. Elle plongea ses yeux couleur de sang dans ceux de glace de son cher Kenkyuu.

-Tu veux jouer...? Et bien... Nous allons jouer...

D'un coup, elle inversa leurs position, le poussant afin de se retrouver au dessus de lui. Usant de sa force, elle lui retira sa chemise en un éclair, léchât le haut de ses épaules, le regarda une dernière et, avec force mais sans précipitation, planta ses crocs dans la chaire du scientifique. Elle l'avait fait de façon à ce qu'il n'ai pas mal, mais que la sensation produite soit différente de la dernière fois. C'était ce qu'il voulait, non...? Sei' essaya une nouvelle technique, aspirant les gouttes de sang en moins grande quantité, afin de faire durer le plaisir... Pendant plus de cinq minutes, elle resta ainsi, collée à celui qu'elle aimait, à lui arracher une part de sa vie... Finalement, avec douceur, elle retira ses canines. Elle lécha plus longtemps la plaie, se rendant compte de la brutalité dont elle avait fait part... Ce comportement ne lui ressemblait pas trop...

-Pardon, Mon Kenkyuu... J'espère ne pas t'avoir fait mal... J'ai été violente...

Le rouge montait aux joues de Seishin, elle me regardait innocemment, comme si elle ne comprenait Pas ou partiellement ma requête... Cela renforçait son trait jeune fille effarouchée à laquelle il ne faut pas toucher... C'était tellement attirant, son regard plein d'incompréhension et de surprise... Je n'avais que plus envie qu'elle me morde, une nouvelle obsession qui ne me quitterait pas avant qu'elle ne l'ai fait... J'étais allé un peu loin pour me faire mordre, je le remarquais seulement après... Je l'y obligeais presque encore une fois... Toujours plus vicieusement... Je devrais peut-être avoir honte d'agir ainsi mais... Je ne pense pas qu'elle m'en veuille, alors tout va pour le mieux. C'est le plus...

L'attitude de Seishin venait de couper court à toute réflexion, elle avait subitement changé pour se prêter à mon jeu... En le menant et me le faisant subir au lieu de rester à subir mes traitements infâmes... Ce bouleversement de l'équilibre qui "régnait" entre nous deux me perturba grandement, aussi lorsqu'elle me repoussa de façon a inversé les positions, je restais incapable de faire le moindre geste, je la regardais tout simplement. Le contact de sa langue sur ma peau était insupportable, je n'avais envie que d'une chose, qu'elle mette fin à cette horrible vengeance... Qu'elle me morde, tout de suite et arrête de s'amuser ainsi avec moi... Sa violence inhabituelle était tout à fait compréhensible, je lavais harceler avec mon sang, li en avait fait avaler sans son avis, je pense qu'elle ne pouvait pas se contrôler face à tout genre de "chantage" malhonnête.... Au moins, je le saurais maintenant... Et j'en abuserais surement plus tard... J'aurais voulu parler, lui dire d'arrêter, le nœud qui c'était formé plus tôt au niveau de mon estomac ne cessait de se resserrer...
- "Sei...shin..."
Je ne trouvais pas la force d'aller plus loin... Elle s'arrêta à ce moment, je tremblais littéralement sous elle, le sourire qu'elle affichait ressemblais à celui d'un chat jouant avec une souris... J'avais voulu me faire mordre, aucun doute que je le serais à présent... J’espérais juste qu'elle se contrôle toujours assez... Ainsi, lorsqu'elle me mordit avec force, la première chose qui me vint à l'esprit fut qu'elle ne se contrôlait plus vraiment, ce n'est que lorsque je la sentis aspirer mon sang avec lenteur que je me laissais totalement allé à la sensation... Tout disparaissait une nouvelle fois, le nœud fondit, elle prenait son temps, me suçant lentement, c'était pire que tout. Le désir que la morsure continue était toujours aussi fort. Le désir que la morsure soit plus forte lui en était décuplé. Je n'avais certes plus beaucoup de force à ce moment là mais il m'en restait toujours assez... Ma main se déposa sur l'arrière du crane de Seishin et vint presser avec le peu de force qu'il me restait contre la plaie... J'avais cruellement envie qu'elle augmente la pression, que ses crocs s'enfoncent plus loin, plus profondément en mon être.... J'étais littéralement transporté dans un autre univers, une autre dimension dans laquelle n’existaient que nos deux corps et la morsure qu'elle m'infligeait... Le moment s'éternisa, à mon plus grand bonheur, j'avais perdu tout court avec la réalité et n'avais aucune idée du temps qui passait mais si je le pouvais, j'aurais fait que cela dure encore des heures... Nombreuses... Elle finit enfin par retirer ses crocs, doucement avant de nettoyer mes plaies à l'aide de nombreux coups de langue... J'adorais ce moment, j'étais en sécurité entre ses bras et je ne les quitterais jamais...

J'avais d'ailleurs pris l'habitude de me montrer plus faible que la réalité afin qu'elle me garde un peu plus longtemps...
- Pardon, Mon Kenkyuu... J'espère ne pas t'avoir fait mal... J'ai été violente...
Je voulais qu'elle recommence, je le voulais toujours de toute façon... Je plongeais mes yeux attendris dans les siens... Elle n'en fit rien, je restais donc dans ses bras, me lovant du mieux possible contre... Une fois assez remis de l'après coup de la morsure, je repris la parole:
- "Avez-vous une envie quelconque ? Je ne sais pas, un lieu de promenade qui vous plaira plus qu'un autre... La plage, de vertes collines, la montagne, la forêt... On trouve un peu tout ici... Ou bien avez-vous prévu quelque chose en particulier... Dites-moi tout ce qui vous vient à l'esprit je vous prie..."
Je parlais tout bas, des murmures à son oreille... Une fois fini, je me rapprochais un peu et lui mordillait doucement le lobe de l'oreille, une envie qui m'avait pris et que je n'avais su arrêter avant.
- "Je t'aime Seishin..."
- "Encore... J'aime..."
Je suis réellement fou mais je m'en fiche, si seulement cela pouvait recommencer, ne serais-ce que quelques secondes... Elle n'en fit rien, je restais donc dans ses bras, encore faible, épuisé par le contre coup de la morsure tandis que je me lovais du mieux possible contre Seishin, profitant ainsi de ma faiblesse passagère...
- "Seishin... Où voudrais-tu aller ? Que veux-tu faire maintenant ?... Je t'ai déjà proposer que l'on aille se promener mais si tu veux faire autre chose, il n'y a pas de problème... Tant que je suis avec toi..."
Je parlais à voix basse, de simple murmures à l'oreille de Seishin, finissant dans un souffle... Il y avait des choses qui sortaient difficilement à voix haute, j'espère qu'elle ne m'en voulait pas... Pris d'une envie subite, je me rapprochais un peu d'elle et mordiller légèrement le lobe de son oreille avant de le relacher et retourner me cacher dans son cou en la serrant fort dans mes bras de peur de la perdre... Des fois je me conduisais comme un gamin moi aussi... Nous étions tous au même niveau dans cette maison...
- "Je t'aime... Mon amour..."

Il était si mignon... Quand il faisait ce comportement de gamin... Après la fin de la morsure, il était devenu complètement... Ce mélange de faiblesse et de désir... Et puis, pour un gamin, il était bien vicieux de la caresser ainsi, de la mordre...

-Kenkyuu... Je t'aime aussi...

Elle était concentrée sur ses paroles et ses gestes... Sa morsure... C'était si bon...

-Ken... Kyuu... Reste avec moi... Pour toujours...

Elle repris son souffle, puis enchaina:

-Euh... Je... J'avais comme projet de te faire un beau bento... Avec des onigiris et tout et tout... Nous aurions pu aller pic-niquer... Non ? Dans une clairière, sur une colline, dans un parc... Ou tu voudras.

Seishin se sentait un peu stupide de dire ça ainsi... Elle était une véritable enfant... Mais ce jeune scientifique qu'était celui qu'elle aimait était si adorable... Elle le resserra un peu plus contre elle, son contact était si rassurant... Elle chuchotait à son oreille une mélodie de "Je t'aime..." En si peu de temps, elle lui était complètement soumise... Son bonheur était d'être avec lui. Pour toujours, toujours, toujours.

- Ça te plairait que nous fassions cela...? On pourrait même se baigner, ou quelque chose comme ça. Je suis sure qu'on s'amuserait bien! Que tout les deux... Mais avant tout, je dois aller au marcher acheter de quoi te faire un repas. Je me suis bien instruite ce matin, car, je pense que comme toi et Rein êtes mes hôtes, je me dois bien de vous remercier en faisant la cuisine...
Est ce que tu souhaiterais m'accompagner faire ces quelques courses ? Ou alors ma morsures t'a trop affaibli...

Sa voix à elle aussi était devenue faible, presque hésitante, elle voulait elle aussi que je ne la quitte jamais... Cette nouvelle m'emplissait de joie, je crois qu'au final, nous n'étions que d'énormes gamins à vivre dans cette maison, c'est réellement impressionnant, le comportement que nous avions à certains moments... Mais cela n'a pas d'importance, j'ai surtout l'impression qu'aucun de nous n'a eu une enfance ordinaire, entourée par des parents aimants ou quoi que ce soit d'autre... Nous avons tous été plus ou moins rejeté à en devenir fou. La plupart des criminels que nous avons "accueillis"... J'aurais surement pu en faire parti... Au final, je n'ai pas mieux tourné, au contraire... Et je ne pense pas que ceux dans ma tête me contrediront pour une fois...
- "Seishin... Je te promets de ne jamais te quitter... Je t'aime bien trop pour faire une aussi grosse erreur... Je tiens trop à toi..."
Après avoir annoncé cela, je retournais dans le cou de la vampire, m'y sentant infiniment bien et en sécurité. Si ça ne tenait qu'à moi, j'y resterais pendant des heures encore... La faim pouvait bien attendre... Lorsque je repris la parole à voix basse, mon souffle chaud devait réchauffer son cou car je ne le quittais pour rien au monde...
- "Oui, un pique-nique... Je ne sais pas vraiment ce qu'il faut prévoir pour ce genre de sortie... Dans les film on les voit toujours avec tout un tas d'objet pour la plupart inutile... Mais ce serait bien... J'aimerais beaucoup Seishin... Mais tu n'as pas à nous remercier... Nous t'aimons chacun à notre manière... Ta simple présence suffit à nous rembourser... Nous formons une sorte de famille à mon avis et Rein est ce qui pourrait s'apparenter à notre enfant..."
Suis-je trop affaibli ? Il y a des chances, je l'oblige toujours à céder à mes caprices... Déjà deux fois en deux jours... Mon état s'aggravait à chaque fois... Il faudrait que j'apprenne à me raisonner, Seishin n'est pas capable de se contrôler assez longtemps contre mes "arguments"... Je suis vraiment infernale... Mais je ne veux pas rester seul à la maison... Ou plus exactement, je ne veux pas qu'elle s'éloigne trop... Je déglutissais avec peine avant de reprendre la parole...
- "Je veux t'accompagner... Mais restons encore un peu comme cela s'il te plait... Je suis bien et j'ai besoin d'encore un peu de repos..."
Je mis un peu de temps à m'en rendre compte mais j'avais totalement oublié que Seishin m'avait retiré ma chemise, j'étais un peu gêné par ce fait, je crois même avoir rougi un court instant, pas grand chose bien sur et puis, mon visage était caché dans le cou de celle que j'aimais, j’espérais seulement que ne s'aperçoive de rien avec ses autres sens que la vue...
- "Seishin... Pourrais-tu me rendre ma chemise... Si elle est froissée ou autre, j'irais m'en chercher une propre, ce n'est pas grave..."
Je me tordais un peu, changeant nos positions et nous nous retrouvions sur le coté, mon dos était du coté du vide, le sien du canapé... j'étais mieux comme cela...
*Je t'aime énormément... Plus que je ne l'ai jamais fait...*

*Si ce n’est pas mignon tout ça... Un pitoyable scientifique qui arrive à soumettre une vampire surement mille fois plus puissante que lui en à peine deux jours... Nous avions sous-estimé son potentiel, avec son allure et son comportement de gamin, il arrive à s’attacher tout le monde... C’est à peu près le même effet qu’ont les petits chatons à peine sevrés sur la gente féminine... Pauvre de nous, obligé de partager notre vie avec la sienne... Ou plutôt avec sa survie... Mais bon, tant que nous ne mourrons pas, sa façon de s’en tirer ne nous pose pas problème... À part concernant son habitude journalière à se faire mordre, ça nous conduit droit à notre perte mais s’il s’approche trop près de la faille... Nous saurons comment intervenir...*
Je les laissais à leur conversation, j’avais ma vampire dans les bras, ma tête dans son cou, ils pouvaient bien déblatérer des heures, j’enfermais leur voix dans une zone lointaine de mon esprit... J’étais enfin totalement calme... À profiter pleinement de l’instant présent...
*Seishin… Hōrō...*

Seishin était plus heureuses en deux jours que pendant toute une vie. Elle avait trouvé une famille, et un beau scientifique avec lequel elle vivait une formidable Idylle... Ce sentiment de paix qui l'inondait était si agréable... Et puis, elle sentait le souffle chaud de son Kenkyuu dans son cou...

Apparemment, il n'avait jamais fait de pic-nic. Elle non plus, après tout... Mais, petite, elle épiait silencieusement ses parents qui y allaient en compagnie de sa sœur... Les larmes coulèrent d'elles même. La joie avait laissé place au désespoir qui l'avait auparavant habité, et qui continuait à la hanter...

- "Je veux t'accompagner... Mais restons encore un peu comme cela s'il te plait... Je suis bien et j'ai besoin d'encore un peu de repos..."

Ouf! Il n'avait rien remarqué. Tandis qu'il parlait, elle sentait ses forces l'abandonner, les larmes couler le long de ses joues. Elle n'arrivait pas à arrêter ces flash back qui imprégnaient son esprit. Elle voyait son père crier, rouer de coup un renard, sa mère serrer sa sœur dans ses bras, le meurtre de ces deux hommes, de la neige... Quelle douleur... C'était tout simplement horrible...

-"Mais, tu sais, il faudrait y aller avant la fermeture du marché... Alors... Tu veux que je te porte...?

Bon, sa voix était un peu plus fébrile, mais ça allait. Elle devait éviter de l'inquiéter. A tous prix.

- "Seishin... Pourrais-tu me rendre ma chemise... Si elle est froissée ou autre, j'irais m'en chercher une propre, ce n'est pas grave..."

Non... Pourquoi voulait il sa chemise... Elle aimait le contact chaud de sa peau nue...C'était rassurant, agréable...
Sei espérait que, malgré leur changement de position, il ne remarque pas son état, car les larmes continuaient de couler.

-Ta chemise est un peu froissée... Je vais aller t'en chercher une autre...

Doucement, elle se leva, embrassant délicatement le front de son bien aimé.
D'une vitesse inhumaine, elle rejoint sa chambre, et jeta son dévolu sur une chemise d'une belle couleur pourpre, au moins, ils seraient accordés (oui, j'aime le pourpre, j'adore ça, même). En se dirigeant vers le salon, elle fit un passage dans sa salle de bain, le temps de se rafraichir le visage. Les traces de larmes s'effaçaient progressivement, en espérant que ce ne sera pas trop long...
Quand elle aperçu Kenkyuu, elle accelera, se jetant dans ses bras... Le serrant assez fort, elle en avait vraiment besoin... Elle plongea ses yeux rouges dans ceux de glaces d jeune homme, déposa un doux baiser sur ses lèvres, puis le releva légèrment, de façon à pouvoir lui enfiler sa chemise...

-Voilà mon cœur... Je t'aime...

Je sentais Seishin un peu différente de d'habitude, beaucoup même... Sa voix était un peu moins contrôlée, plus frêle, sans que je n'y sois pour quoi que ce soit... Des gouttes glacées finirent par couler dans ma nuque, un frisson me prit à ce contact... Je craignais qu'elle soit en train de pleurer... Le pire dans tout cela, c'est que je ne savais pas pourquoi et donc, que je ne pouvais rien faire pour la soulager... L'impuissance, le pire maux le pire des sentiments que puissent ressentir quelqu'un, pire encore lorsque quelques temps plus tôt, cet homme avait un pouvoir quasi divin, celui de créer de nouvelles races d'êtres vivants tout comme les dieux créèrent les Humains et autres animaux et plantes en tout genre... J'avais goutté à une puissance quasi divine avant d'y renoncer, maintenant, je tombais dans une impuissance quasi totale... Après tout, je n'étais qu'un simple être humain... De nature faible...
-Ta chemise est un peu froissée... Je vais aller t'en chercher une autre...
Je n'eus pas le temps de répondre, ses lèvres se déposèrent sur mon front, froides et mouillées, avant de s'en aller, je n'eus pas le temps de voir si elle pleurait non plus, je n'en avais pas besoin... Elle était triste, assez triste pour pleurer... Je me relevais à mon tour, me sentant pitoyable, j'étais incapable de protéger qui que ce soit ici... Je n'en aurais surement jamais le pouvoir... Un simple humain, rien de plus... Mais, j'aurais beau fulminer contre moi-même, cela n'y changerait rien, jamais... Je devais me contenter d'être ce que j'étais et suis encore et faire de mon mieux avec cela...
Seishin ne tarda pas à revenir, fraiche et disponible, elle me sauta immédiatement dessus, me serrant fort dans ses bras avant de m'embrasser, elle ne me laissa pas le temps et m'enfila immédiatement ma chemise, prononçant une phrase que je ne me lasserais jamais d'entendre au passage. Malgré tout, je ne pouvais pas ignorer le fait qu'elle ait été triste un peu plus tôt. Quand bien même l'orage était passé, il fallait que je susse [Kawai ♥] ce qui l'avait mise dans cet état, c'était primordiale...
- "Seishin... Pourquoi... Étais-tu triste tout à l'heure... Je pensais que la promenade te réjouirait et l'idée du pique-nique est excellente... Mais cela ne t'a pas empêché de pleurer... Je ne veux pas te rendre triste, je ne veux pas te voir triste, ni même te savoir triste... Ai-je fait quelque chose de mal ? Dis-le-moi..."
Je me sentais toujours bête et immature en sa présence, c'était terrible...

Incapable de résister, je la prenais à mon tour dans mes bras, lui susurrant quelques paroles à l'oreille:
- "Dis-moi lorsque tu ne va pas bien Seishin, je suis là pour ça après tout, je t'aime... À quoi cela sert-il que nous soyons réuni si tu gardes toute ta tristesse pour toi. Si tu ne me laisses pas t'aider à aller mieux. C'est pour cela que nous sommes ensemble, ne l'oublie pas Seishin..."
Je déposais alors un doux et tendre baiser sur ces lèvres...
*Ne l'oublie pas... Je t'en prie...*

Pourquoi s'en était il rendu compte... Il ne devait pas... Ses paroles étaient douce mais, elle ne faisait qu'empirer sa faiblesse...
Progressivement, elle se détacha de ses bras. Son corps était secoué de pulsions, ses yeux grand ouverts, fixaient le sol. Tombant ainsi à genou par terre, un torrent de larmes qu'elle n'arriva pas à retenir jaillit à nouveau.

-Je... Ne t'inquiète pas... Ce n'est... Rien. Rien d'autres que le souvenirs des souffrances passées...

Elle avait de plus en plus mal au cœur, Sei' avait du mal à respirer. Elle poussait de petits cris, repliée sur elle même. Elle aurait préféré ne pas offrir ce spectacle pitoyable à Kenkyuu...

-N'en reparle plus, je t'en pris. Mon fardeau serait toujours aussi lourd divisé par deux, alors autant que ce soit une même personne qui le porte, non ?
Je... Ne... Veux... Pas... T'infliger ça!!!

Le cris avait fusé, déchirant le silence de la maison. Les larmes coulaient encore plus le long de ses joues, sans interruptions.

-je croie que... Je vais aller acheter à manger. Je ne devrais pas en avoir pour longtemps.

Elle empoigna son panier, mis son chapeau, et, toujours en courant, se dirigea vers le centre de la ville.
Elle y fut en un temps record... Sei' commença à déambuler dans les allées, avant de découvrir un stand proposant quasiment tout ce dont elle avait besoin. Elle choisis minutieusement chaque ingrédient, comme elle n'avait pas l'habitude de cuisiner, Seishin comptait aussi sur la qualité des aliments...
C'est au moment de payer qu'elle s'aperçue qu'elle n'avait pas de quoi acheter la nourriture... Elle était partie si vite qu'elle n'avait pas pensé à prendre de quoi payer... Elle regarda le commerçant, son sourire faisant à nouveau place à se regard emplit de tristesse. "Je ne suis qu'une idiote..."

Non... Non, qu’avais-je fait encore comme erreur, qu’elle bêtise avais-je bien fait ? Seishin venait de quitter mes bras, tombant à genou, les yeux vides, son regard, son si beau regard dans lequel je ne me lassais pas de me perdre était maintenant devenu un océan de tristesse, les larmes ne tardèrent pas à réapparaitre, elles coulaient le long de ses joues, inondant son visage. Chaque larme qui tombait à terre était un coup qui m’était porté directement, me laissant de plus en plus faible, ses cris transperçaient mon cœur de pics gelés qui petit à petit glaçaient le reste de mon cœur par une sensation s’approchant terriblement du désespoir... Je suffoquais, lentement mais surement, je restais debout et pourtant, j’étais en pleine chute, une chute libre, une chute qui n’en finissait pas, mes jambes étaient flageolantes, j’aurais tellement voulu avoir ses bras à ce moment là... Être à nouveau en sécurité... Goutter une nouvelle fois le réconfort de sa proximité... Mais elle avait quitté les miens... Quelques secondes plus tôt... La chute ne voulait toujours pas prendre fin tandis que mon corps faiblissait de plus en plus... D’entre mes lèvres s’échappaient sans s’arrêter un simple mot, un simple nom, tout bas, plus bas qu’un murmure... Je finissais par chuter, réellement, je voulais saisir Seishin par les épaules, la rapprocher de moi, la rassurer, elle se détourna à ce moment et s’en fut... Je me laissais alors tomber totalement, la chemise portait toujours son odeur fruitée, elle n’était plus là à présent... J’avais l’impression d’avoir assisté à un réquisitoire, fait contre ma personne, ma futilité, mon impuissance... Je tendais un bras faiblement, inutilement, en direction de la porte par laquelle Seishin était partit avant de le ramener, je me repliais sur moi-même, le mot qui s’échappait de mes lèvres avait changé. Ne pouvant formuler de phrase complète, je me contentais du mot « Pourquoi»... Pourquoi cela avait-il tourné ainsi ? Pourquoi avais-je été assez bête pour lui en reparler alors que tout était fini ? Pourquoi avait-elle quitté mes bras ? Pourquoi était-elle partie aussi vite ? Pourquoi ne m’avait-elle pas laissé la moindre chance ?... Tant de questions se bousculaient dans mon esprit... Je ne voulais pas grand-chose pourtant, je ne désirais qu'une chose, je voulais ses bras autour de ma personne, ses bras m'enserrant avec force, les bras de celle que j’aimais... Faiblement, encore tremblant, je me relevais, mon état ne s’arrangeais pas, un orage intérieur m’explosait le crâne... Et parmi tout ce vacarme, une nécessité, retrouver seishin... Je contrôlais à grande peine les membres de mon corps, chose qui nous parait naturelle pourtant... Pour être sincère, je ne sais pas comment je me retrouvais dans la voiture, un miracle surement... À ce moment là, mon bras n’avait plus d’importance, je ne sais pas pourquoi j’étais dans cet état alarmant, je l’étais tout simplement... Mes souvenirs restent flou, encore aujourd’hui... Je me souviens juste de quelques tremblements incontrôlés et incontrôlables qui secouèrent mon corps à plusieurs reprises... Je devais rejoindre le marché, je devais rejoindre Seishin... Une seule et simple nécessité... Une fois le centre ville atteint, j’arrêtais la voiture et en sortais rapidement. Je ne savais pas trop où je marchais... Enfin, où je me trainais. Je devais faire peur à voir. Je l’aperçus enfin au bout d’une quinzaine de minutes, mon état empirait, de plus en plus, je ne savais pas pourquoi... Les rues étaient bondées, des gens me bousculaient un peu partout... J’arrivais enfin à quelques pas de ma vampire, ma vue se brouillait, les bruits me semblaient « flous », vagues. J’avais l’impression qu’elle avait des soucis pour payer, elle n’avait pas d’argent, pas étonnant... Je sortais alors mon porte-feuille et tandis que j’allais pour le lui tendre, je sentis un coup violent me prendre au niveau de l’estomac. Je m’affaissais alors, pris d’un violent tremblement, tout autour de moi, le paysage s’estompait, les sons s’affaiblissait, mon entourage disparaissait tandis que les convulsions gagnaient en intensité... Cette chute me paru elle aussi durer une éternité, mon bras valide était toujours tendu et ce fut donc sur mon bras blessé que je me « réceptionnais ». La douleur fut magnifiquement fulgurante, je sombrais dans un état proche du sommeil, une sorte du semi-coma. Et tandis que je sombrais, un nom s’échappait à nouveau de mes lèvres, tel une supplique... Seishin...

Je ne sais pas exactement ce qui se passa alors... Seule cette sensation de douleur me permettait de me savoir encore et toujours en vie. Je savais aussi que j’étais pris de convulsion, un peu comme de l’épilepsie, je ne me savais pourtant pas épileptique... Cette situation m’effrayait. Je pouvais plus ou moins déduire mes positions grâce à mon bras blessé. Irrégulièrement, je sentais la douleur revenir, lancinante, j’avais l’impression qu’il finirait par s’arracher. Pas un son ne sortait de mes lèvres, j’en étais bien incapable, j’étais une marionnette aux mains d’un maître sadique se jouant de me torturer ainsi en public. Pourquoi cela m’avait-il pris maintenant ? Pourquoi n’avais-je pas perdu mes facultés de réflexions en même temps ? Cela m’aurait épargné toute cette souffrance que je ne pouvais expier de mon être, cela m’aurait évité d’avoir à me reconsidérer... Mon opinion de moi-même était en pleine phase descendante... Une pente ma foi bien raide que je descendais avec un vent arrière... Il avait fallu que cela m’arrive devant Seishin aussi... Pas avant... J’aurais préféré ne pas l’effrayer... Encore moins après ce qu’il c’était passé... Je finissais enfin de sombrer dans un pseudo-coma...
*Seishin... Ne m’abandonne pas... Je t’en prie...*

D'un coup, Sei' sentit la présence familière, la présence de Kenkyuu. Il n'était qu'à quelques mètres d'elle. Il était complètement épuisé, et lui tendait quelque chose. Elle eu à peine le temps de courir pour le rejoindre qu'il tombait, s'écrasant sur son bras déjà mis à mal...

-"Kenkyuu!"

Son cris avait été plus puissant que le brouhaha du marché, et maintenant, tous les regards étaient braqués sur elle. Elle compris qu'il lui tendait son porte feuille. Elle prit deux billets qu'elle donna au commerçant, et pris ses achats. Cela ne lui avait pas pris deux minutes mais du sang s'écoulait du bras du jeune homme.
Sei' prit Kenkyuu dans ses bras, et s'éloigna du marché. La foule était restée incrédule face à cet étrange spectacle. Une jeune femme aux yeux et cheveux d'étranges couleurs sauvant ainsi un jeune homme gravement blessé qu'elle semblait connaitre...

Seishin, en courant, aperçu la voiture de son Kenkyuu. Ne savant pas conduire, c'était mieux qu'elle ne tente pas l'expérience avec un blessé.
Les vampires sont censés être fort et rapide... Mais c'était la première fois qu'elle tentait l'expérience avec quelqu'un dans ses bras [on dirai une scène de Twilight sauf que normalement le garçon porte la fille... (a)].
D'un bond, elle se propulsa sur le haut d'une petite maison, et, sautant de toit en toit, se dirigea vers leur demeure. A mi chemin, elle s'arrêta. La compresse qu'elle avait fait sur le bras de Kenkyuu avec un pan de sa robe n'arrivait plus à contenir le sang. De plus, elle l'entendait gémir de douleur et cela lui faisait vraiment trop mal... Elle avait une solution mais... Pas le temps de réfléchir de toute façon, il fallait agir vite.
Elle l'allongea, se mit à genou près de lui, et retira le tissu ensanglanté. Elle appuya sur la plaie, le temps de placer ses crocs. Sei' retira sa main, puis mordit la chaire avec une extrême douceur. Son poison ferait effet d'anesthésiant le temps qu'elle parvienne à la maison... Elle suça quelques gouttes de sang, de quoi faire en sorte de stopper en partie l'hémorragie. Elle découpa à nouveau sa robe et lui fit un autre bandage.
Seishin se releva, prit à nouveau Kenkyuu dans ses bras, son panier sur son épaule, et se remit en route.
Le reste du voyage fut plus calme, le poison avait du faire effet...

Elle du passer par la fenêtre de sa salle de bain pour rentrer dans la maison. Parfait. Elle déshabilla Kenkyuu, ne lui laissant que ses sous vêtements, et nettoya la plaie et tous les endroits de son corps salis par le sang. Finalement, le laver était agréable... Et l'odeur du savon à l'huile d'Argan était apaisante... Sei' le rinça avec de l'eau chaude, puis l'enveloppa dans une grande serviette chaude. Il dormait toujours, et son souffle était régulier... On aurai dit un enfant...
Elle le porta jusqu'à son lit, retira la serviette, l'allongea et recouvrit son corps des draps frais. Il était si mignon...
Seishin lui prit la main, l'embrassa sur le front, s'asseyant à coté de lui. Elle le veillerai jusqu'à son réveil... Elle retourna rapidement dans la salle de bain afin d'humidifier un gant. Sa tête était un peu chaude... Elle le déposa sur son front, et patienta... ♥

J'avais sombré... Profondément... Tellement profond... Je pense que ça doit faire ça d'être mort. Rien, plus rien, ne même plus avoir conscience de ce rien. Lâcher prise, totalement avec ce qui nous entoure, ne plus être là, ne plus être tout simplement... Bien heureusement pour moi, cet état ne fut que passager. Même si je garde quelques séquelles de cette fois, je gardais toujours une trace plus ou moins longtemps, plus ou moins importante... Cette s'en fût une assez peu importante mais à long terme... Des troubles de la mémoire, active comme passive. Ce qui me dérangeais le plus était la passive, je n'avais pas fini mon calepin, loin de là, je n'aurais pour un ou deux jours en travaillant bien, à ce train là pour une semaine minimum... M'enfin, il ne faut pas se décourager, enfin, il ne fallait pas plus exactement, j'en ai bien fini avec toute ces histoires aujourd'hui... Retournons donc à nos moutons maintenant. La première fois que je me réveillais, ce ne fut qu'un court laps de temps. Je sentais quelqu'un bouger autour de moi suivi d'une sensation de fraicheur quelque part sur mon corps, je serais incapable de dire où, mon esprit était bien trop embué et je retombais dans mon "sommeil" la seconde suivante. Pas la meilleure façon de gardes des traces de quelques choses en tête si vous voulez mon avis... M'enfin, je ne sais pas combien de temps s'écoula avant mon second, pas longtemps je pense, mais je me réveillais totalement cette fois. Et je fus accueilli avec bonté et tendresse par une formidable migraine ainsi qu'une toute aussi grande et majestueuse douleur provenant de mon épaule. Je restais immobile pour le moment, grimaçant légèrement, seule preuve visible, avec le soulèvement irrégulier de ma cage thoracique, de mon réveil et de ma lutte désespérée contre la douleur. Je ne savais pas où j'étais à présent mais ce qui était sur, c'est que j'avais quitté le centre-ville, il était donc possible d'être à la maison, après tout, un hôpital est bruyant et j'aurais senti tout un tas d'aiguille dans mon corps, les hôpitaux et l'acuponcture, de grands amis pour la vie... Enfin, je ne savais pas mais pouvais toujours émettre des suppositions... Je me demandais surtout comment j'étais arrivé ici... Seishin ? Ambulance ? Pompier ? Seishin en voiture ? D'ailleurs, savait-elle conduire ? Bien peu d'importance que cette question de toute façon. Il n'est jamais trop tard pour apprendre dans tous les cas. Et puis, vu la migraine que j'avais, mieux valait attendre que tout cela s'atténue, que je puisse me relever un peu et ouvrir les yeux. Pour le moment, tout allait pour le mieux, j'avais l'impression que mon bras essayait de quitter le reste de mon corps au niveau de l'épaule, ma tête allait exploser, le plus petit bruit me perçait les tympans, que dire d'autre... J'étais un véritable marshmallow sur le moment, mais un marshmallow capable de ressentir la douleur. Cadeau inestimable fait à un bonbon destiné à être mâché pendant des heures avant d'être avalé... Enfin bref, je restais ainsi une dizaine de minute avant que le mal de tête ne s'estompe et mes oreilles ne bourdonnent plus. J'ouvrais délicatement une pupille avant de la refermer, ma rétine venait de se prendre un coup bien placé de la part du soleil. Une confirmation, j'étais chez moi et dans ma chambre, qui était inondée d'une lumière assez vive... Tel un parfait idiot, mon premier réflexe fut de me protéger de ce soleil si agressif... Avec mon mauvais bras... Il ne bougea pas beaucoup, à peine quelques millimètres avant que je n'abandonne, me mordant cruellement la lèvre inférieure afin de ne pas crier... Tout cela était vraiment magnifique... J'haletais tout de même un peu et finissais par utiliser mon bras valide avant de me redresser un peu et oser ouvrir les yeux. Je clignais bêtement des paupières avant de regarder partout autour de moi. J'étais bien dans ma chambre, dans mon lit, un gant humide était tombé de front et était maintenant sur les draps. Je devais avoir l'air bête à regarder tout autour de moi comme un inconnu, un étranger à la maison. La seconde chose que je remarquais était la présence d’une jeune femme à mes cotés, Seishin, ma vampire, celle que j’aimais. Encore une fois, mon regard croisa le sien et je fus submergé par un torrent d’émotions diverses et variées... Elle avait donc veillé sur moi, attendant que je me réveille... J’espère ne pas l’avoir choquée... On ne voit pas des gens tomber en épilepsie devant nous tous les jours... Encore moins des connaissances... Mais bon, je n’avais qu’une seule envie, lui sauter dans les bras et la serrer contre moi, sentir ses bras se refermer sur moi, l’avoir tout contre moi, respirer à nouveau l’odeur qu’elle dégageait... Je n’aurais jamais pensé tomber aussi bas, j’avais l’impression d’être l’acteur d’une série romancière avec une trame totalement folle entrecoupée de passage romantique à l’eau-de-rose. Autrement dit, la classe totale... Je restais dans le lit, résistant à mon envie avec sagesse et me laissais retomber avec dans le lit. Je tendais mon bras valide dans sa direction et, saisissant son bras, la hissait sans grande difficulté jusque moi. Je ne pouvais certes pas allez à elle mais je pouvais toujours l’amener, cela demandait beaucoup moins d’énergie. Je me décalais un peu de façon à lui laisser de la place...
- « Allonge toi à mes cotés s’il te plait, le temps que je récupère seulement... Je te prierais de bien vouloir me pardonner aussi pour ce qu’il c’est passé... »
Je la prenais alors dans mon bras, la gardant tout contre moi avec amour...
- « Ne partez pas avant que je ne vous le demande ou « autorise» cette fois je vous prie... Je veux vous gardez pour moi, rien qu’à moi quelques temps en espérant que vous accepterez... »
Cela me gênait un peu de m’adresser à elle ainsi, l’utilisation du verbe « autoriser» n’était pas dû à l’appropriation de cette personne comme un objet mais d’un manque de vocabulaire, je ne savais pas quel mot aurais le mieux convenu, un peu comme un trou dans mon esprit, une case avait disparu subitement...
*Faites qu’elle ne s’en formalise pas...*
- «Je te remercie aussi énormément pour avoir pris soin de moi, je suis un véritable boulet, un poids pour mon entourage, j’espère pouvoir rembourser mes dettes rapidement... Je m’en voudrais sinon de rester ainsi à vos chevilles... »
Je me demandais bien ce qu’elle avait pu me trouver d’intéressant, moi, un ancien scientifique ressemblant à une ado à peine mature se donnant des grands airs, on pourrait presque me croire anorexique depuis peu, même si je comptais bien arranger ce point et retrouver des mesures acceptables. M’enfin, j’étais heureux qu’elle m’ait trouvé quelques choses que je ne trouve pas moi. Ou alors elle fut trop habituée à la haine et au dédain dans sa vie passé, à un tel point qu’à la première sympathique qu’elle croisa, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Je n’espérais pas que ce soit cela en tout cas et je rayais donc cette idée de mon esprit immédiatement. Je penchais alors un peu mon visage, admirant le sien quelques secondes avant d’embrasser son front, ses paupières, le bout de son nez et ses lèvres pour finir.
- «Je suis fou de vous Seishin... En plus d’être fou à la base... »
J’aimerais tellement qu’elle puisse lire mes pensées... Abattre cette gêne qui paralyse ma langue et mes cordes vocales lorsque je désire faire sortir certaines modulations de l‘air d’entre mes lèvres...
*Embrasse-moi... S’il te plait...*

Pendant plus d'une demi heure, Seishin avait veillé sur l'homme qu'elle aimait, anxieuse et impuissante face à son état. Elle avait une de ses mains dans la sienne, et admirait son visage...
Malgré ses traits crispés, il était tellement mignon... Elle craquait totalement pour lui...
Il faisait chaud dans la pièce... le soleil tapait fort. Sei' n'en pouvait plus. Finalement, elle se décida à aller se rafraichir. Une fois dans la salle de bain, elle bu, s'aspergea le visage d'eau. A peine eut elle finit qu'elle entendit le frémissement du tissu dans la pièce voisine.
Sans faire de bruit, elle rejoignit la chambre. Le jeune homme bougeait légèrement, se débattait... Encore sa tête qui le tourmentait ? Ou alors la douleur, tout simplement... Elle s'en voulait un peu tout de même...
Finalement, Kenkyuu ouvrit les yeux. Elle ne compris pas tout de suite ce qu'il se passait... Mais, quand elle le vit se couvrir du mauvais bras, elle couru à la fenêtre fermer les rideaux. Quelle idiote... Elle aurait pu y penser avant tout de même...

-Pardon, mon Kenkyuu...

Elle se dirigea vers lui, juste quand il prit la parole pour lui demander de s'allonger avec plaisir... Ordre qu'elle effectua avec délice...
C'est bizarre... Sa seconde phrase ressemblait plus à ordre mais bon... Elle était là pour le rendre heureux, alors autant lui obéir...

-Tu sais, je te suis complètement soumise, je ferrais tout pour te rendre heureux jusqu'à la fin de tes jours...

Puis vinrent les remerciments... Après tout, c'est un peu de sa faute s'il est dans cet état... Meme si la crise d'épilepsie n'était pas voulu... Elle fixait ses lèvres, attendant qu'il est finis de parler pour les dévorer...
Mais il continua, sur des mots que Seishin ne voulait pas entendre. Elle eu quelques minutes de recul...

- «Je suis fou de vous Seishin... En plus d’être fou à la base... »

-Je... Vous me rendez vraiment heureuse vous savez... Vous n'êtes un poids pour personne ici. Plutot une raison d'être... Enfin la mienne, en tout cas.
Ce jour ou vous m'avez sauvé, vous avez été parfait, magnifique, splendide. Et jamais je ne pourrai assez vous remercier pour ce que vous m'avez fait, pour m'avoir guérie. Vous, Kenkyuu Kanzen, vous m'avez sortis des des abysses de désespoir dont j'étais la victime au quotidien. Je vous aimes, je vous aimes, je vous aimes!

Et, entrainée par sa fougue, elle l'embrassa.

- "Tu n'as pas à t'en vouloir tu sais Seishin, tu n'as aucune raison de t'excuser même, c'est moi qui suis juste assez bête pour me couvrir le visage avec un bras invalide. Mais ne t'inquiète pas, je m'améliore et suis de moins en moins bête maintenant. Je vais essayer de ne plus utiliser ce bras en tout cas, je juge ça comme étant un magnifique progrès de mon coté."
Je lui souriais bêtement en me demandant pourquoi elle s'excusait, il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat, seul ma bêtise était en cause, depuis quand se protège ton avec un bras inutilisable. Elle est vraiment... Spéciale faute de ne pas trouver d'autres mots... Si elle savait à qu'elle point cela la rendait "mignonne", son comportement d'enfant, sa façon de s'excuser tout le temps pour rien... Je veux bien être un abruti mais je suis un abruti heureux tout du moins... Et aussi un peu blessé mais bon, pas important ça ^^.

Si elle voulait tellement me rendre heureuse, elle n'aurait pas grand chose à faire, seulement se tenir à mes cotés suffirait amplement après être resté seul tellement de temps... Sa présence à mes cotés, que demander de plus après tout ? J'ai une vie presque normale au final. J'ai une femme et une "enfant" un peu spécial mais je la considère tout de même comme cela, de nous tous c'est la plus gamine et plus mature à la fois. Après, ma femme était en réalité une vampire assoiffée de sang et ma "fille" une sorte d'esclave optimisée et faite à la main, en scrutant son corps, on devrait presque trouver un code barre avec écrit "Made in Taiwan" mais bon, ce pourrait être pire je trouve... Seulement, celle que je considérais comme ma femme réagit bizarrement à lorsque je lui avouai que j'étais fou d'elle... Je m'étais attendu à ce qu'elle me serre un peu plus fort dans ses bras où me témoigne son affection d'une quelconque manière...

Loin de là, elle resta stoïque, de marbre, ne dit rien et ne bougea pas pendant plusieurs minutes... Elles me parurent les plus longues de toutes ma vie, la peur qu'elle ne pleure encore, peur d'avoir encore fait une erreur... Je ne voulais que lui faire plaisir et j'avais encore une fois lamentablement échoué. Je ne savais toujours pas comment les rouages de son esprit fonctionnaient, j'avais acquis les connaissances minimum, celles de base, mais celles plus complexes m'échappaient encore malheureusement...
Même si je vous rends heureuse et suis pour vous une raison de vivre, je vous apporte aussi une peine quotidienne, je ranime en vous de mauvais souvenirs, je vous fais aussi souffrir et je ne me le pardonne pas... Vous avez déjà assez souffert comme cela je pense... Je ne peux pas totalement me mettre à ta place mais, une chose est sûre, ni je me pardonnerais ni je pardonnerais à qui que ce soit le fait de te faire du mal et c'est aussi pour cela que je suis un poids... Même si tu ne l'acceptes pas...

Je ne suis pas magnifique, loin de là... Cette première fois, je vous ai presque utilisé. J'avais besoin d'aide et j'appréciais votre compagnie, je vous aimais surement déjà mais je ne vous ai pas sauvé, je n'ai encore sauvé personne, au contraire, j'ai maudis toutes les personnes qui sont passées entre mes mains dans ce fameux laboratoire... Le désespoir que vous avez connu n'est rien face au désespoir que l'on peut connaitre ici, le choc de se découvrir monstre, le choc de se découvrir enfermé à vie, le choc de se découvrir de nouveaux pouvoirs, le choc de se retrouver transformé physiquement... Si tu savais... La première fois que les voix me sont apparues, c'est à ce moment là que j'ai réellement sombré dans la folie... J'ai découvert alors que je devais partager mon corps avec une sorte de chimère. Bien heureusement, mon corps n'a pas subi les transformations, je n'aurais jamais pu y survivre sinon, les animaux dans mon esprit sont trop divergents pour survivre dans un "même corps possédant différentes parties de leur anatomie" je ne ressortirais pas toutes les connaissances sur les chimères mais je serais surement déjà mort mentalement... Je ne suis pas fou par plaisir...

Elle m'embrassa alors... Enfin, après ces quelques minutes de gel, elle m'aimait et me le démontrait, encore une fois, il ne m'en fallait pas plus pour être heureux... si seulement tout était aussi simple sur terre... Je savourais le contact de ses lèvres contre les miennes avec délice... Mon amour... Si tu savais à quel point je chéris ce contact, je chéris nos contact, ton odeur, même ta simple vue... Ne me quitte jamais, quoi qu'il arrive, qu'importe ce qu'il se passe, je te veux mienne et être tien jusqu'à la fin des temps... Malheureusement, je ne suis pas immortel, je mourrais avant toi, bien avant toi même... Je t'en prie, ne me rejoins pas dans la mort, je ne pourrais pas me le pardonner si jamais tu mettais fin à tes jours pour moi... Seishin Hōrō... Mon cœur est tien, ma vie est tienne, mon âme t'es acquise, mon esprit octroyé, mes pensées destinées... À toi et toi seule qui commande ma vie et a tout pouvoir sur mon être...

Je répondais alors à son baiser, plaquant mes lèvres contre les siennes un court instant avant d'y mettre fin. Je revenais à l'assaut des ses lèvres immédiatement, l'embrassant longuement et tendrement, je n'avais besoin que de cela pour vivre... Si peu et pourtant énorme à la fois... Mon bras se resserrait sur son corps, le plaquant au mien, lui témoignant mon amour et mon désir d'être avec elle mieux qu'aucun mot ne l'aurait fait. Je mettais une nouvelle fois fin au baiser, m'absorbant totalement dans son regard, lui témoignant toutes mes pensées, lui laissant une porte ouverte sur mon âme et m'abandonnant totalement à elle. Je ne lui ferais pas peur, ils ne lui feront pas peur, elle m'a accepté et m'accepterait toujours, il n'y avait pas de doute... Dès à présent, tu es la seule à pouvoir me juger, à me connaitre assez pour cela et je t'en prie, reste là... Par un regard tout à commencer, par un nouveau regard tout continuera puisque cela ne pouvait s'arrêter... Il y a des moments où toutes paroles sont interdites, où toutes paroles sont bannies, celui-là l'était, je ne bougerais pas avant qu'elle ne fasse un signe, je ne parlerais pas avant qu'elle ne fasse un signe, je lui laissais tout pouvoir sur ce que j'étais, elle pouvait aussi bien me rompre que me protéger...

Fais le bon choix... Ma bien-aimée...

Elle avait lu. Seishin avait lu toutes les pensées de Kenkyuu, qui s'était ainsi montré à elle, tel un livre ouvert. L'expérience était impressionnante.
Elle sourit, Sei' venait d'avoir une idée. Elle lui prit la main, le regarda droit dans ses yeux. Ce jeux était bien amusant, et il n'y avait aucune raison qu'elle ne participe pas...

Hum... Je ne suis pas si mignonne, tu sais. Les dernières personnes qui m'ont dit ça était des pervers assoiffés de chaire et ils on finis morts... Bref.
Et puis, moi je trouve que tu n'es pas un imbécile. Heureux oui, mais pas imbécile. Tu es mon Kenkyuu à moi, et heureux, alors mon bonheur est à son apogée.

C'est un peu normale que je reste muette quand on me dit que l'on est fou de moi, non ? Je suis folle de toi, et ce n'est une surprise pour personne. Rien quand voyant mes réactions fasse à toi et la façon dont je te saute dessus...
Rein n'est pas plus vieille que moi ? Je la trouve assez mature... Plus que moi en tout cas. Et puis j'aimerais bien avoir une fille qui me ressemble !
Dis moi, Kenkyuu, tu as quel age...? Quand j'y pense je ne connais rien de toi...
Mais je t'aime de tout façon, qu'importe ton passé.

Je ne comprends pas ce que tu veux dire par "Avoir appris les connaissances minimum"... Il y a un endroit ou est écrit ma vie ? Je suis un peu perdue...
Pour mes souvenirs, disons qu'il faudrait que j'apprenne à les contrôler... J'ai trop souvent de flash-back qui apparaissent au mauvais moment, juste à cause d'un simple mot. Je m'excuse de ce comportement... Je ferrais de mon mieux pour ne pas t'inquiéter la prochaine fois.
Tu me rends plus heureux que triste, tu sais... Et le mot poids ne te va pas... Alors chut chut. Tu es ma force.

Tu es magnifique mon Kenkyuu. Autant physiquement que mentalement. Je te trouve splendide et t'aime. C'est l'important non ?
Un jour, j'aimerais que tu m'expliques se que tu fais ici, ton travail, et peut être même ton passé... Enfin, je ne t'obliges à rien, c'est juste que j'ai l'impression que tu me connais mieux que moi même, et c'est un peu terrifiant. Est ce toi qui m'aurait créée ? Et quelles sont ces "voix" ? J'avais déjà remarqué que parfois, tu semblait parler à des être invisibles, ou te "battre" avec eux... Tu as donc un monstre avec toi ?
Tu n'es pas fou, je t'aime.

Tu es si tendre avec moi, mon cœur... Comme mon ange gardien... Je t'aime tellement...
Il n'y aurait pas un moyen pour que tu devienne un vampire toi aussi ?... Que nous restions ensemble jusqu'à la fin des temps... Kenkyuu Kanzen... Et Seishin Hōrō... je t'aime tant...
Tout ce que je suis est à toi, alors, complétons nous mutuellement, aimons nous jusqu'à la fin des temps, pris dans le délicieux tourbillon de l'Amour fusionnel...

j'espère que mon choix ne t'a pas déplu... Je t'aime ♥

Quelque chose n'allait pas dans toutes ces "paroles"... Un passage... Mes yeux ne quittaient pas les siens et ma main avait porté la sienne au niveau de ma poitrine, à gauche... Je savourais ses pensées malgré tout, elles étaient belles et douces, un réel plaisir... Je finissais néanmoins par fermer les yeux, stoppant tout contact avec elle. Une larme coula, unique, le long de ma joue. Une larme à la fois de bonheur et de tristesse... Comment pouvais-je lui annoncer une chose comme celle-là après ce qu'elle m'avait ? J'acceptais tout le reste, je pouvais tout lui dire, lui raconter tout ce qu'elle me demandait mais... Elle en avait parlé, un sujet qui n'aurait jamais du franchir ses lèvres...

Seishin tu ne le sais pas, tu ne sais toujours pas tout ce qu'il y a à savoir sur les vampires, il te manque une information capitale sur ce que tu es, ce dont tu es privée... J'aurais du te le dire avant, je m'en rends compte à présent. Seishin... Autorise-moi la lâcheté de garder cette information pour le moment, de ne pas te la divulguer pour le moment... Nous avons assez souffert, tu me comprendras je pense... Autorise-moi à ne garder que le bonheur de l'instant, pour ton bien, pour le mien, pour le notre... Même s'il m'en coûte de te faire ça. Il y a des choses que je ne peux t'annoncer ainsi... Seishin...

Je rouvrais enfin les yeux sans pour autant m'ouvrir à nouveau à elle. Cette conversation était finie, nous en reviendrons au langage à présent... J'accrochais un sourire à mon visage, plongeant à nouveau mon regard dans le sien. Tu ne m'en voudras pas... Sois forte...
Je me penchais alors sur ses lèvres avec tendresse, les effleurant avec amour. Non, tu ne m'en voudras pas mon amour, je te fais confiance et... Je trouverais un moyen pour que tu ailles mieux, quel qu'il soit. La tristesse ne peut-être infinie, encore moins éternelle, nous sommes deux à présent...

Dis-moi toi que je regarde, toi que j'embrasse, toi pour qui mon cœur c'est ouvert... Dis-moi, que ferais-tu si je t'apprenais tout de moi ? Tu ne me quitterais pas toi non plus... Si je te racontais toute ma vie ? Cela te rappellerait surement la tienne. C'est pour cela que je dois la taire pour le moment. Si je te racontais ce que j'ai fait sur cette île, dans ce laboratoire. Je ne t'ai certes pas créée mais j'y ai participé. J'étais l'un des premiers scientifiques à rejoindre ce laboratoire. J'ai participé aux premières expériences et j'ai mis sur pied la toute première vampire avec l'aide de deux, trois confrères. Peut-être que si je n'avais pas participé à ce projet ne serais-tu pas ainsi... Alors oui, je t'ai créée en quelque sorte mais ce n'était ni délibéré ni direct...

Me pardonnerais-tu tous mes crimes ? Je crois avoir tué plus de personne que n'importe quel criminel qui me soit passé entre les mains... Un jour je te raconterais tout. Ou bien alors des morceaux par-ci par-là... Pourquoi pas entamer cette après-midi ? Si l'occasion se présente... Que dis-je, elle se présentera, à moins de ne pas fuir devant ce que je dois faire comme à mon habitude... Tes mots sont magnifiques tu sais, ils te ressemblent de par leur sincérité et leur naïveté... J'ai l'impression que tu découvres le monde, tu me fais penser à un petit chaton des fois, tu t'éveilles seulement, tu es pleine de vie, saute partout joyeusement mais es aussi faible par certains cotés, fragile je dirais... Je dois et ferais attention à toi... "Koneko"...

Je n'utilise pas souvent le vocable de ma terre natale, tout le monde ne la comprend pas sur cette île alors je me suis familiariser aux langues plus courantes... Bien que nous soyons au japon, des scientifiques de tous les continents et pays sont venus, des criminels aussi. Apprendre plusieurs langues était la moindre des choses que je pouvais faire si je voulais me réunir toutes "mes informations"... Mais, tu connais cette langue toi aussi... Elle est ta langue natale à toi aussi... N'est-ce pas... Enfin, je dois parler, j’ai des choses à te dire maintenant, d’autres te seront dévoilées plus tard mon amour...

- «Mon cœur... Ne te fais pas de soucis pour moi, même si je suis faible et légèrement étourdis. Je m’en sortirais quoi qu’il arrive. Tu sais pourquoi ? Parce que je ne peux pas t’abandonner comme cela, je serais impardonnable de faire quelque chose comme ça... Surtout maintenant... »

- «Tu me fais penser à un chaton, tu ne m’en voudras pas de t’appeler comme cela n’est-ce pas ? Enfin bref, je vais mieux maintenant, tu ne voulais pas me préparer un repas tout à l’heure chaton ? Nous irons nous promener quand tu auras fini. Je n’ai pas renoncé à la promenade à tes cotés. J’irais me préparer en attendant d’accord ? Je t’aime toi, énormément...»

Je mettais fin à cela en l’embrassant une dernière fois... passionnément... Des gens dans ma tête voulaient me passer un savon pour ne pas les avoir écoutés et les ignorer de plus en plus souvent et longtemps, si je continuais ainsi, la migraine reviendrait. Un long et ennuyeux dialogue commença alors, je faisais face à un doux réquisitoire contre ma personne et ma bêtise légendaire. Comme si j’avais prévu une telle crise d’épilepsie alors que je n’en avais encore jamais faite... Ils sont vraiment bizarre ceux là... Enfin, ils m’en voulaient aussi de les avoir «présentés» à Seishin sans leur accord, qu’est-ce que je m’en foutais moi de leur accord, je n’avais fait que me présenter moi-même à Seishin, que cela leur plaise ou non... Alors qu’elle partait, j’ouvrais une dernière fois ma bouche avant de la laisser s’en aller...
- «Chaton... Je vivrais éternellement à tes cotés, et t’aimerais tout aussi longtemps. File maintenant mon cœur...»

Ces mots, cette tendresse... Bizarre... Il me faudrait du temps pour savoir l’utiliser convenablement...
Aishiteru... Koneko...

Sei' avait pu sentir son cœur battre. Accélérer. Retrouver un rythme normal. C'était agréable... Elle y avait laissé sa main jusqu'au dernier moment...
Chaton... C'est mignon... C'est très mignon même. Était elle ainsi ? Une petite fille douce et mignonne ? Hum... En tout cas, ce surnom la gênait un peu... Elle était devenue toute rouge...

-Kenkyuu ? Je vais descendre faire des onigiris! Par contre, quand tu seras près... Vu que je n'aurais surement pas finis malgré mes cours intensifs de se matin, je risque de prendre un peu de temps. Alors, pourrais tu me choisir une nouvelle tenue ? Mes sandales sont tachées de sang, ma robe déchirée et ensanglantée... Je sais que la tache est difficile mais je suis sure que tu y arriveras ^^

Sur ce, Seishin quitta la pièce, en riant aux éclats. Elle s'imaginait déjà le jeune homme, entouré par des montagnes de vêtements, et devant exécuter un choix...
Sa bonne humeur était revenue. Elle récupéra son sac en bas, se dirigeant vers la cuisine. Heureusement, il n'y avait pas eu de sang sur les aliments ou bien même le sac...
Elle commença par faire cuire le riz à Sushi. Ne pouvant pas gouter ce qu'elle faisait, elle devait donc être très méticuleuse...
La cuisson était longue, elle n'avait qu'à en profiter pour choisir la garniture. Elle finit par jeter son dévolu sur le saumon fumé. Kenkyuu devait reprendre des forces non ?
Seishin était complètement absorbé par sa préparation, enfermée dans une bulle.
Pendant que le riz cuisait (30 minutes T_T) elle découpa du thon rouge frais en tranche fine afin de faire des Sashimis, qu'elle disposa dans la boite à Bento en bois clair qu'elle avait choisis.
Au cas ou il aurait encore faim, elle fit cuire de petits morceaux de poulet, qu'elle assaisonna d'une sauce au curry maison. Elle le mit dans un compartiment de la boite, et s'attela à la création des onigiris, maintenant que le riz était cuit. Après quelques galères à les façonner et à y incorporer le poisson, elle se trouva finalement face à trois beaux onigiris. Elle y ajouta une feuille de nori pour éviter qu'il ne se tache, et les déposa entre le poulet et les Sashimis, en s'arrangeant pour qu'ils ne se touchent pas. Sei' arrosa le riz et le poisson de sauce soja, et ajouta un peu de gingembre confit entre les Sashimis.
Seishin admira son travail. Et bien, pour une première fois, ça avait plutôt fière allure. Les onigiris n'étaient pas tout à fait droit, mais bon. Après, pour le gout, seul Kenkyuu pourra lui dire...
Elle referma la boite, pris une paire de baguette pour le jeune homme, une nappe à carreaux dans un placard, et mis le tout dans son panier.
Maintenant, Sei' n'avait plus qu'à attendre que l'homme qu'elle aimait soit prêt...

Dis-moi, à quoi penses-tu maintenant ? Es-tu totalement concentrée sur ton repas ou alors ton esprit vagabonde-t-il loin de là, dans un autre monde, dans un autre univers, ton univers... Je me demande comment il est, ce que tu fais, comment est le paysage, si des animaux courent dans de verts pâturages ou bien si tout cela n'est qu'une vaste plaine de désolation... J'espère que ton univers ressemble au mien, ou tout du moins s'y assemble. J'aimerais que ce soient de longues plaines, de vertes prairies où bat un vent doux et frais, rassurant... Puisque le mien est fait de montagne... Enfin, tu me laisseras le découvrir j'espère...

Je t'ai dit que je devais me préparer mais... Ce n'est pas tellement vrai... Tu m'as déjà lavé, c'est un peu gênant pour moi à part les personnes qui servaient à remplacer l'absence de mes parents et qui étaient payées à ne rien faire chez moi, personne ne m'avait touché, à part la main bien sur, tout le monde à subi lorsqu'il était encore tout petit à l'école: "En rang deux par deux et tenez vous par la main." Je crois que c'est une phrase que tout le monde connait ou a connu de toute façon... Mais je te remercie de l'avoir fait et vu mon état, tu y étais un peu forcé avec un nez aussi sensible que celui des vampires... À croire que je suis grabataire avant l'âge... Mais cela aurait pu être pire de toute façon...

Oui, je prie que tu ne m'en veux pas... Je t'ai déjà faite perdre toute une tenue... Je sais que tu as des vêtements en trop mais bon, pas une raison pour te déchiqueter ceux que tu as non plus... Et puis, te choisir une tenue, ça va être marrant ça... Tu ne t’es jamais demandé pourquoi je n'ai que quelques tenues ? Je ne sais tout simplement pas me décider sinon. Comment faire avec la quantité impressionnante que tu as choisie la dernière fois ? Encore, pour moins ça va, j'ai encore perdu des habits aujourd'hui, le choix est de plus en plus simple. Mais toi, une tenue de plus ou de moins, ce sera toujours aussi difficile. Regarde donc ton "dressing", je ne sais même pas comment tu as fait pour que tout cela tienne dedans et tu me demande de choisir pour toi... Tu es folle tu sais...

Enfin bon, je vais essayer de ne pas te décevoir. C'est assez simple de mon coté, je me demande même si je vais mettre un haut, avec tous mes bandages, c'est amplement suffisant non ? Je n'aurais pas froid et je suis limite habillé avec tout ça... Je me demande si je pourrais lancer une nouvelle mode même, ce serait amusant, tout le monde se trimballant avec des bandages de partout... Je me demande comment j'en viens à de telles idées... Dans tous les cas, elles viennent de loin, trop même. Je devrais me contenter des conneries que je fais au lieu d'en chercher d'autres en plus. Mon cas est assez désespéré non ? Peut-être pas après tout...

Bon, non pas que j'ai la flemme mais je me passerais de chemise. Pas envie de bouger mon bras. Il me faudrait quelque chose pour le caler d'ailleurs. Je demanderais à Seishin de me mettre le bras en écharpe, ça limitera la casse... Je me demande comment va réagir Rein en me voyant dans un état encore pire qu'à son départ... C'est impressionnant tout de même, le talent que j'ai pour me blesser... Si seulement il y avait une compétition ou un record du monde, je suis sur que je les détiendrais et deviendrais célèbre dans le monde entier mais malheureusement, ça n'existe et n'existera surement jamais... Je n'ai pas de chance... Je devrais me foutre des claques... Même quand je dis que je suis sérieux, je n'arrive pas à le rester longtemps. C'est terrible tout de même...

Allez, on se reconcentre un, ce n’est pas en sortant plein de délire inutile que ma situation va avancer, au contraire même... Comment te dire tout cela. J'ai tellement de chose qui me trainent à l'esprit, me concentrer devient de plus en plus difficile... Je passe d'un tempérament maussade à joyeux en quelques secondes, cela devient ingérable... Enfin, je pense que si je prends des vêtements à tons vermeils, elle sera contente, elle n'a quasiment que ça, je crois que je vais plutôt choisir du noir... Moins de choix et si elle les a pris, ce n'est pas pour rien... Je ne suis vraiment pas très doué... Une robe, pas trop longue non plus, elle devrait s'arrêter au genou à peu près... Des collants noirs aussi et ça devrait aller. Pour le reste elle devrait pouvoir trouver toute seule. Une fois que j'aurais mon écharpe au bras, je pourrais peut-être enfiler une chemise mais il ne fait pas froid. Au final je pense réellement ne pas mettre de haut. Il n'y a pas vraiment de honte à se balader torse-nu...

Je me demande tout de même comment tu va réagir tout en me voyant rester ainsi... je me demande aussi comment tu vas réagir en voyant ce que je t'ai prévu comme habits... Mais en même temps, tu me demandes ça comme cela... Je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de chose. Je te l'ai dit en plus. À croire que tu le fais exprès pour me mettre dans de mauvaises situations... Tu es bien plus vicieuse que moi sur certains point tu vois... Même si ces points non pas beaucoup d'importance par rapports aux miens... Et voila, je descends à présent te rejoindre, je vais t'admirer du pas de la porte en attendant que tu finisses... Je t'aime tu sais... Ta façon de te déplacer, de bouger, de parler, tes lèvres tes yeux, faire l'inventaire complet risquerait de me prendre des heures alors je vais m'arrêter là mais sache que je t'aime, que j'aime tout chez toi...

- "Seishin, est-ce que tu pourrais me faire un bras en écharpe, c'est vraiment gênant... Et je t'ai pris une robe et des collants noirs, je ne sais pas ce qui irait assez bien avec pour te plaire... Je suis un cas désespéré concernant ce genre de chose... Pardonne-moi..."
J’espère beaucoup depuis quelques temps...

L'arrivée de Kenkyuu et sa prise de parole avait troublé Sei' dans son admiration pour ses bento.

-"Ah! Je viens de finir ton repas! Je n'ai pas gouté mais en apparence en tous cas, ça m'a l'air pas mal.
Je vais monter te chercher un foulard pour ton bras, et peut être apporter quelques modifications à la tenue que tu m'as choisie... Il fait trop beau pour mettre des collants, non ?"

Seishin retourna donc à l'étage. La robe noir était assez simple, et arrivait au genou. Malgré que se soit Kenkyuu qui l'ai choisis, elle décida de bannir les collants, la chaleur était suffisamment insupportable... Et en noir qui plus est...
Elle choisis une paire de bottines pourpre pour l'accommoder, et une ombrelle de la même couleur. Il fallait qu'elle conserve son teint de poupée...
Sei' se regarda dans le grand miroir mural. Elle avait un petit coté de lolita gothique... Sa peau était si blanche... Ses lèvres si rouges... Et ces cheveux argentés... Bizarrement, il ne faisait pas "poivre et sel" mais véritablement argentés. Un peu comme les écailles d'un poisson...
Finalement, elle se décida à le stresser. Ils lui tombaient un peu trop dans les yeux en ce moment... Elle se fit donc une longue tresse de coté, dans laquelle elle avait ajouté un ruban pourpre, dont elle se servit pour faire le nœud final. Le résultat était assez convainquant, même si sa mèche, trop courte, continuait à danser devant ses yeux.
Ah! Elle avait faillit oublier l'écharpe. Elle avait été un peu bête de ne pas y penser... Peut être devrait il aller à l'hôpital, au lieu de batifoler avec elle dans les bois...

Elle redescendit finalement, rhabillée et accompagnée d'une écharpe pourpre. Au moins ils seraient accordés...
Une fois dans la cuisine, elle s'attela à la tache. Après quelques petits accrocs, elle réussit à avoir un résultat convenable, en espérant que ce soit tout aussi confortable...
-"Voilà, mon Kenkyuu..."

Au final, je devais admettre quelque chose, si j’étais sincère avec moi-même, je n’étais pas mauvais pour choisir les vêtements que porterait Seishin, loin de là-même. J’étais tous sauf mauvais... Sauf mauvais et bon, en fait, j’étais une bonne grosse buse comme nous n’en faisons plus de ce jour... Je n’ai réellement aucune connaissance en cette matière, tout simplement honteux. Je m’apercevais lamentablement qu’au final, je n’avais rien pris de bien. Que peux-tu bien penser de moi ? Je suis pitoyable, limite pathétique par certains cotés... J’en ai honte moi-même... Enfin... Je dois bien être doué pour d’autres choses, hormis la création de nouvelles espèces de monstre, les crises d’épilepsie en publique, «l’explosage» d’épaule, la folie, entendre des voix dans ma tête et avoir le physique d’un enfant... Même si je ne sais pas ce que c’est, je dois avoir autre chose... Quelque chose de positif...

Je me demande Seishin... Je me demande ce que je vaux réellement... Pour moi-même, je ne suis pas grand-chose. Invendable, on me donnerait encore moins, si je veux être accepté quelque part il vaudrait plutôt que je m’achète un entourage... La première personne avec qui je me suis entendu avec quelqu’un, c’était Rein, une sorte d’esclave, une personne sans la moindre volonté à la recherche d’une personne pour survivre... La deuxième ce fut toi Seishin, une personne n’ayant jamais connu la compagnie et l’affection humaine... J’ai l‘impression d’avoir abusé de ta naïveté en quelque sortes... Je me demande si tu penses la même chose, si tu crois en la même version des faits...

Encore un service que je te dois maintenant... La pile est de plus en plus haute, la liste de plus en plus longue, comment pourrais-je rembourser toutes ces dettes un jour... Et après je ne suis pas un poids ? J’en ai pourtant bien l’impression, cet horrible sentiment et sensation... Attrape la main que je te tends mon ange, nous partons maintenant, ce n’est pas définitif, nous reviendrons bientôt comme de bien entendu, ne t’inquiète pas pour cela. Je t’avais dit que nous irions nous promener et puis, tu m’as préparé un repas, je n’ai pas le droit et encore moins l’envie de le refuser... Les montagnes sont loin malheureusement, j’aurais tellement voulu y faire un tour... Ce sera pour plus tard mon cœur, ça attendra pour le moment.

Prend le panier s’il te plait, je n’ai plus de main libre... Je ne peux même pas prendre ma canne... M’enfin, je devrais survivre sans toute une après-midi sans problème normalement, ce serait inquiétant sinon... Très inquiétant même. Et j’ai déjà eu de la malchance aujourd’hui, c’est amplement suffisant je trouve... Un peu de chance ne serait pas malvenue maintenant. Tu n’es pas d’accord avec moi ? Enfin, je pense que nous pourrions aller à la plage, même si nous ne sommes pas habillés pour nous baigner, rester sur le bord serait bien d’après moi... Tu ne trouves pas ? Je suis sur que si, laisse mais ouvrir la porte, je vais lâcher ta main quelques secondes seulement.

Nous sommes dehors, l’impression d’être libre de toute chose m’envahi, je trouve cela bizarre. J’ai un bras en moins et n’ai fait que franchir le pas de la porte d’entrée pourtant, pourtant je me sens libéré d’un poids, d’une oppression. Même dans ma tête, c’est le silence radio pour une fois... À moins que j’arrive enfin à les oublier totalement mais j’en doute encore. Un sourire nait sur mon visage. La voiture n’est pas devant la maison, c’est bizarre. Tant pis, j’avais prévu de marcher de toute façon. Seishin, tu es belle tu sais, j’ai l’impression de me répéter mais ce n’est pas bien grave... Laisse-moi aller à l’optimisme pour une fois. Profitons de cette après-midi...

Nous entamons la descente des escaliers, je me sens léger et pesant à la fois. Léger par rapport à ce sentiment de liberté qui c’est imposé à mon esprit mais pesant de par ce bras en écharpe de par mon incapacité totale à survivre seul. Peut-être étais-je une sorte de Shuei à moi aussi... Je n’ai certes pas besoin d’une volonté autre que la mienne mais d’une personne présente pour m’épauler. C’est vrai, un shuei au mécanisme inversé si vous préférez. C’est fou ce à quoi je pense quelques fois, je divague totalement.

Nous avons fini la descente des escaliers, nous avons quitté l’enceinte de « notre maison », ne reste plus que quelques mètres pour quitter la ville... Pas grand-chose et pourtant beaucoup en même temps. À chacun des pas fait, je sens un poid s’en aller, pas très lourd mais peut-être qu’en faisant des petits pas plus s’en ira... Non ? Tant pis, autant continué normalement...

La main de Seishin est dans la mienne, j’avais osé lui parler du chaton auquel elle me faisait penser, pire, je l’avais appelée ainsi, je ne sais pas où j’avais trouvé cette force et ce courage, surement cette sensation d’ivresse et de bonheur... Oui, ce doit être ça, cette même impression de légèreté. Viens avec moi Seishin, nous allons loin, suis-moi et ne lâche pas ma main, ne lâche pas cette main je t’en prie, ce contact à trop d’importance à mes yeux. Si je tombe, retiens moi où tombe avec moi mais ne me lâche surtout pas...

Je vais loin vous dites ? Je n’irais jamais assez loin, nous sommes enfermés sur cette île, je ne pourrais jamais aller assez loin... Seulement le plus loin possible... Mais je ne veux pas y aller sans elle... Et si une autre pouvait nous rejoindre... Je m’étais attaché à cette «autre» cette petite Shuei, si je me laissais aller, j’ajouterais déjà un déterminant de possession, « Ma petite Shuei » mais elle n’est pas à moi, elle est libre et je ne briderais jamais sa liberté... Si elle décidait de nous quitter alors...

Je me retourne pour la première fois, un court instant, le visage de Seishin, nous avons quitté la ville, elle à l’air monstrueuse est terne mais cela n’abaissait en rien mon morale, je me permettais alors de regarder un peu plus longtemps celle qui m’accompagnait, peut-être devrais-je partager un peu de ma joie de vivre... Oui, c’est ce que je dois faire, nous ne sommes plus en ville et seulement nous deux... Me pardonneras-tu de quitter ta main quelques secondes ?

- « Seishin ? Je t’aime. »
Elle ne te quitte pas vraiment, je suis face à toi, elle n’a que quitté ta main, elle reste avec toi, ta nuque, te penche légèrement vers moi, juste un peu, juste assez, un regard, tes lèvres, nos lèvres... Nos mains à nouveaux, un sourire, le mien, je me détourne, continuons la route mon ange, elle sera longue à partir de maintenant...

Le mot « ange » , je n’avais pas fait attention, il c’est imposé lui aussi, de lui-même, sans rien demandé à personne, je me demande comment elle réagirait à ce mot, à ce surnom... J’avais créé un ange d’ailleurs, son nom avait un rapport avec un animal je crois, pas envie de me concentrer là-dessus, ces anges là n’ont aucun rapport avec le mien... L’ange dont je tiens la main est unique, n’est-ce pas ?

*J’avais oublié ce que cela faisait... Savourons-le... Mon ange...*

Quel sentiment de liberté que de quitter cette ville... Sei' est une fille des bois, et le milieu urbain n'est pas son préféré...
On commençait déjà à apercevoir plus de verdure, et si on ouvrait l'œil, de petits animaux... Elle était bien... Et puis elle était avec l'homme qu'elle aimait après tout. D'ailleurs il n'était pas bavard... Il devait encore être dans ses pensées, ou alors en discussion avec ces étranges voix...
Un "je t'aime" est ce qui trouble le mieux le silence... Cela ne faisait que très peu de temps qu'elle connaissait la véritable douceur de ces mots, mais elle ne pourrait plus sans passer... Une sonorité sans défauts...

Seishin ne pu se retenir de l'embrasser une seconde fois. Ses lèvres étaient si douces... Et ce contact si parfait...

"Kenkyuu... Tu ne m'abandonnera pas, hein ? Je t'aime tellement, maintenant..."

Et, tout en faisant attention à son bras, elle le souleva et l'étreint avec tendresse... Elle aimerait que cet instant dur toujours...
Alors que le bonheur venait de créer cette aura bienfaisante qu'on les personnes dont l'amour est réciproque, une sombre pensée s'infiltra... Comment était elle arrivée là ? Y avait il une faille dans cette barrière ? Ou était elle trop faible pour la maintenir ? Non, non... Le passé la rattrapait simplement... Quand cela disparaitrait il ? Quand est ce qu'enfin, les douleurs passés disparaitront ? Tant qu'elle est avec lui, les douleurs présentes n'ont aucunes importances. Mais, le passé ? Pourquoi s'acharnait il ainsi sur elle ? Pourquoi ne pas la laisser tranquille ? Devait il à chaque instant de bonheur la rattraper pour lui faire comprendre qu'il était là ? Elle n'en voulait pas. Elle laissa tomber le panier. Le bruit sourd la fit revenir à la réalité. Elle avait tout de même un jeune homme dans les bras... Il ne manquerait plus qu'elle le fasse tomber.
Elle le déposa à terre avec douceur, reprenant le panier dans une main et celle de son Kenkyuu dans l'autre.
Tandis qu'ils marchaient elle décida à faire le point sur ce qu'elle avait vu, afin d'éviter tous désagréments inattendu. Une image c'était imposée à elle. Elle l'avait vu, lui, celui qu'elle aimait, dans les bras d'une autre femme. Il était probable qu'une femme l'attende dans le laboratoire ou elle avait connu sa "renaissance" ou même dehors. Le monde est vaste... Ou bien, avait il était déjà marié ? Avait il partagé son lit, embrassé, offert son corps, ses bras, son cœur, ses caresses, à une autre femme ? Pourquoi cela lui faisait il si mal... Elle n'avait aucune raison... Était-ce ca qu'on appelle "Jalousie" ? ce sentiment infâme qui vous dévore du plus profond de votre cœur ?
Elle s'était arrêtée de marcher, de respirer. Elle suffoquait. Pendant quelque seconde, l'idée même de la vie lui échappa. Elle réussi finalement à reprendre son souffle. Reprenant la marche. Son visage était redevenu celui d'une poupée de glace... Un sourire masquait le tourbillon de noirceur qui la dévastait de l'intérieur.
La cadence se ralentissait. Une petite foret, à l'orée d'un champ, méritait d'être rapidement explorée. Elle aimerait trouver une clairière ou ils pourraient pic-niquer, voir même une petite rivière...
Le fait d'être une vampire ne lui avait en aucun cas légué un rejet de l'eau. Au contraire, elle la savourait encore plus qu'avant...
Alors qu'ils longeaient le champs, un chat roux sortit des fourrés. Sei' ressentit une attirance puissante pour ce petit animal. Doucement, elle s'approcha.

"Regarde, Kenkyuu! Comme il est mignon...! Viens le caresser avec moi!"

Sa tristesse avait disparue. Elle était une véritable enfant...
Avec délicatesse, elle commença à le caresser. L'animal n'était pas farouche... Bizarrement, elle sentit une des picotements lui parcourir le corps. Elle n'avait jamais eu de quelconques allergies... Sans trop sans soucier, elle s'accroupit près du chat, traçant des signes abstraits du bout du doigt sur son beau pelage. Hum... C'était tout doux.
Lorsque les picotements s'arrêtèrent, le monde lui parut alors tes grands. Kenkyuu était beaucoup plus grand qu'elle... Mais le chat lui arriver à hauteur du museau. Du museau ?! Elle projeta son regard dans celui du jeune homme, pour voir apparaitre dans ses yeux bleus le reflet d'une chatte argentée...

Dis-moi seishin... Pourquoi ? Pourquoi alors que nous sommes seuls, partis nous promener, main dans la main, pourquoi faut-il que j'assiste encore une fois à cela ? Pourquoi cette chose était-elle à nouveaux au fond de tes yeux alors que tu me tiens dans tes bras, alors que nos lèvres fusionnent et que nos corps et cœur sont étroitement liés ? J'étais heureux, j'ai voulu partager ce bonheur avec toi, alors dis-moi pourquoi ? Pourquoi dois-je fermer les yeux pour retenir mes larmes ? Fermer le poing pour garder mon calme ? Pourquoi laisses-tu tomber ce panier auquel tu as pris tant de soin ? Me laisserais-tu tomber moi aussi ? Faudrait-il que je partage cette chose ?
*Une réponse...*

Tu sais, j'essaye de te rendre heureuse, le plus possible... Je sais que je ne vivrais jamais assez longtemps pour toi... Alors pourquoi ne veux-tu pas en profiter tant qu'il en est encore temps... Je ne suis qu'un humain moi... Mon espérance de vie est limitée, trop limitée tandis que la tienne est quasiment infinie... Pour toi, un jour n'a pas d'importance, ou n'aura pas d'importance... Un jour représente bien plus pour moi... Avec toutes les bêtises que j'ai déjà faite, je pense en être quasiment à la moitié de ma vie, si je ne me fais pas tuer avant bien sur... Cela me donne quoi... Maximum quarante ans à vivre... Peut-être que dans mille ans tu seras toujours vivante toi, que représentera quarante misérables années de ta vie passée sur cette île ? Le comprendras-tu assez tôt ?...
*Profitons-en...*

Tu me redépose à terre, je ne suis pas tombé au moins, l'air de rien, tu reprends le parcours... Penses-tu m'avoir dupé ainsi ou bien ne veux-tu tout simplement pas en parler ? Je me le demande... Pourquoi t'arrêtes-tu une nouvelle fois, je sens ta main se crisper sur la mienne, je n'ai pas besoin de te regarder pour le savoir, tu souffres, en silence, espérant peut-être ne pas me le montrer ? Ne sens tu pas l'atmosphère, l'air se fait plus pesant, ce sentiment de liberté s'en est allé, loin de moi il c'est envolé, dans cet air si pesant... Mon envol vient de prendre fin, mes ailes ont été tranchées, quand me les rendras-tu ? Quand comprendras-tu ? Te suis-je donc inutile au final ? Connais-tu le supplice que tu m'inflige, Tantale était nargué par la nourriture, toi, tu me nargue de ton sourire, laisse moi le temps d'en profiter, ne l'efface pas si vite...
*Je t'en prie...*

Je crois que tu n'aurais pu faire mieux... Là où un baiser, une étreinte et des mots n'ont fait que te rendre plus triste, un simple chat, ce petit animal te redonne le sourire et te rend heureuse... Dis-moi, pourquoi es-tu avec moi ? Je me demande encore ce que je peux bien t'apporter d'utile... À part mon sang jusqu'à présent... N'es-tu là que pour ça ? Tout ceci ne serait donc qu'une mascarade afin de te nourrir ? Je refuse d'y croire, je refuse d'admettre une telle chose possible, envisageable... Comment fais-tu pour me mettre dans cet état si facilement ? Pourquoi... Pourquoi es-tu heureuse lorsque je ne le suis plus ? Le ferais-tu exprès ? Cherches-tu tellement à me déprimer ? Fais que je me trompe je t'en prie...
*Inutile ?*

Le caresser avec toi ? Sa simple vue t'a remise en mode gamine, tu es plus heureuse avec un chat... Difficile à admettre... En temps normal, je t'aurais sans doute suivi, un grand sourire au visage, les yeux rieurs et attendris... Mais comment pourrais-je à présent ? Que voudrais-tu que je fasse à part rester immobile, les yeux baissés, te voir comme cela me fais mal... Ton ombre atteint mes pieds, je la regarde elle plutôt que toi, elle s'éloigne lentement, peut-être dois-tu t'être baissée afin de le caresser... Aurais-je le courage de lever le regard, lever la tête afin de te mirer ? Il faudrait pourtant que je le fasse. Ce n'était pas si difficile après tout, et Seishin restait Seishin, je l'aimais et l'aimerais toujours, quant bien même ne serais-je qu'un panier repas sur pattes pour elle... Seulement quelques degrés suffiront, allez, courage...
*Insuffisant ?*

Le silence s'alourdit alors... Rappel rapide de la fiche... Seishin Hōrō, vampire, pouvoir: Métamorphose... Voila, le point important, son pouvoir, je pensais qu'elle le connaissait d'elle-même et le contrôlait... Preuve était faite qu'elle n'y connaissait rien... Avez-vous déjà vu une chatte incompréhensive d'un fait ? Le spectacle en était comique. Mais le comique était totalement effacé par d'autres points... Premièrement, elle ne contrôle pas son pouvoir. Deuxièmement, si elle ne le contrôle pas, elle ne sait pas comment récupérer sa forme initiale... Troisièmement, j'avais demandé un peu de chance et non pas plus de malchance... Je vais vous expliquer rapidement. L'ombre qui s'estompait, n'étais en aucun cas un mouvement direct de Seishin, juste la modulation de son corps à une nouvelle enveloppe, l'ombre d'un chat étant plus petite que celle d'un homme dans les mêmes conditions... Ainsi, avais-je face à moi, la version neko de Seishin, une jolie chatte au pelage aussi argenté que ces cheveux...
*Merde et Brouille*

Premier mouvement de panique, que vais-je bien pouvoir faire ? Et vous, fermez-là au lieu de racontez des conneries, si vous avez quelques choses à dire, faites que celles-ci soient utiles, compris ? Silence radio, pas trop tôt. Quelques pas, je suis à son niveau. Que vais-je bien pouvoir faire de toi ? Main froide, corps chaud, contact doux, elle est sur mon épaule maintenant. On va continuer et essayer de trouver un endroit tranquille. Panier en main, Seishin sur l'épaule, je reprends la route. Une clairière serait bien non ? Tu n'en as fait qu'à ta tête aujourd'hui... Plage=Forêt/Clairière. Accompagne au marché=Abandonné à la maison. Joyeuse=Triste. Chance=Malchance. Je pense qu'en creusant, je peux améliorer la liste mais ce serait inutile. Je ne suis pas énervé, cela ne servirait à rien tu sais, autant continuer, tu retrouveras ta forme à un moment ou un autre...
*Emmerde et Embrouille*

Une clairière, enfin, "c'est un trou de verdure" (nan, c'est de moi ce truc, je l'ai pas volé ^^) plus exactement. Le lieu est plutôt accueillant, chaleureux. Panier à terre, nouveau contact doux, chaud. Je la dépose à terre. Je suis assis à ses cotés, ma main la caressant distraitement entre les deux oreilles.
- "Tu n’es vraiment pas possible toi, que vais-je bien pouvoir faire de toi ? Heureusement que je ne t'avais appelé que chaton... Je n'imagine pas si je t'avais appelé crocodile, on en aurait surement croisé un et pouf, je me serais retrouvé en la charmante compagnie d'un crocodile argenté..."
Autant détendre l'atmosphère, elle doit se faire assez de soucis comme cela.
- "Je ne t'en avais pas averti mais tu as un pouvoir de métamorphose, je te pensais au courant et à même de le contrôler mais bon, tant pis. Nous avons tout notre temps après tout. Mais je me demande si tu es toujours capable de me sucer le sang sous cette forme ? Mais n'essaye pas, je n'ai pas assez de force, laisse moi jeter un coup d'œil à ce que tu m'as préparé avant d'accord. Au moins recouvrirais-je des forces et peut-être que le sang te redonne ta forme..."
*Commencement...*

Je me demande si elle est capable de manger aussi maintenant... Et je me demande pourquoi son pouvoir c'est éveiller... Un contact ne suffit pas, sinon elle serait redevenue humaine en me touchant...
- "N'empêche, comme je le pensais, tu es une petite chatte toute mignonne toi..."
Ma main la quitte, j'ouvre le panier et découvre le repas qu'elle m'a préparé, onigiris, sashimis et poulet au curry, l'odeur me faisait saliver et mon estomac m'hurlait de me ruer dessus...
- "Tu es une très bonne cuisinière Seishin, je te félicite grandement. Malheureusement, tu es trop grande pour être un petit chaton actuellement... Faudrait-il que je t'appelle chatte plutôt que chaton ? Tant pis, je continuerais à te considérer comme mon petit chaton moi."
Je lui adressais un sourire et recommençais à la caresser distraitement, j'avais tout mon temps...
*Attente...*

Un nouveau pouvoir... Autant dire qu'il ne manquait plus que ça. Et puis une chatte argentée, ça ne pourrais pas vraiment l'aider en cas de problèmes... Il faudrait mieux qu'elle retrouve sa forme initiale rapidement.
La réaction de Kenkyuu, par contre, était assez douce et agréable à vivre...
Elle avait d'abord eu le plaisir de grimper sur son épaule, mais le fait qu'il n'est maintenant plus de "soutien" pour marcher l'inquiétait un peu. Ils arrivèrent finalement dans une clairière forte agréable. Le soleil traversait les lianes qui pendaient entre les arbres des extrémités de ce petit paradis au milieu de la forêt par de grands éclairs blancs.
De plus de sa petite taille, Sei' était soufflée du spectacle. Elle regarda pendant une petite minute le jeune homme qui commençait à déballer son Bento. Ses grands yeux rouges cherchaient à décrypter si le repas lui plaisait ou pas. En tous cas, l'odeur lui plaisait, c'était tant mieux...
Ce qui l'inquiétais un peu plus, c'est qu'elle avait l'impression de devenir "accro" aux compliments. Ce genre de chose la rendait heureuse... Comme remerciement, elle se dirigea vers son Maitre et frotta son museau humide contre sa main. Elle finit par se rouler en boule contre lui, tandis qu'il lui grattait les oreilles...
Tandis qu'il mangeait, elle ferma les yeux. Automatiquement, ses autres sens s'amplifièrent. Bizarrement, elle commença à sentir une présence, qui se rapprochait. La vitesse a laquelle elle se déplaçait supposait qu'elle utilisait les lianes. Même elle ne pouvait se déplacer si vite et sans bruit sur le sol de la forêt. La "chose" allait vite, vraiment. Visiblement, Kenkyuu ne semblait pas sans être aperçu. De toute façon, il était inutile de l'inquiéter alors qu'on ne cherchait pas vraiment à leurs nuire.
Sei' se leva tout de même, gardant les yeux fermés pour garder ça concentration au maximum. L'étrange présence était à l'orée de la clairière. Et elle était en position d'attaque. D'un bon, Seishin se plaça devant Kenkyuu. Mais pour l'instant elle n'était qu'un chat. De 21 centimètres de haut sans la queue.
Elle n'eut pas le temps de réfléchir plus à sa taille que la créature se propulsa grâce à une liane en face d'eux.

-Oh! Mais qu'elles sont donc les deux infimes créatures qui osent se présenter sur le territoire d'une créature aussi noble que toi ? Et bien, seulement un stupide humain en sale état accompagné par un drôle d'animal. Peut on appeler à un chat ? Il est plutôt monstrueux avec son pelage argenté et ces yeux rouges. J'ai déjà sentit une présence similaire à la votre il y a quelques jours, mais il est bien temps que vous vous rendiez compte que ce lieu appartient à un demi dieu, un être surhumain. Moi.

Pendant qu'il parlait, Sei' en profita pour se concentrer sur sa garde camouflée et son physique. C'était un homme de grande taille, à la silhouette fine et élancée. Ses yeux étaient d'une couleur proche du dorée, et ses cheveux, blonds, se confondait avec des plantes, lui créant ainsi un "vêtement" vert et or. Son visage paraissait assez hautin, et il avait l'air de se considérer comme un roi...
Profitant de l'inactivité de ses deux "adversaires", il s'élança vers Kenkyuu. Il commença à effectuer diverses figures, toutes plus délirantes les unes que les autres. Sa souplesse était remarquable...
Lorsque qu'il fut à son niveau, Seishin pu ressentir l'aura meurtrière qui s'était créé autour de l'humanoïde. Celui qu'elle aimait n'était plus en sécurité.
Bond. Transformation. Interposition entre les deux hommes. Sang. Épaule ouverte. Cri de rage. Coup de pied. Protection d'un jeune humain.
Seishin était redevenue normale. Elle avait prit un coup destiné à tuer l'homme de sa vie, mais aucune douleur ne l'atteignait. Il n'y avait plus que rage et vengeance en elle. Et un amour démesuré aussi.

-Une vampire ? Qui aurait pensé qu'une telle princesse puisse être en compagnie d'un être aussi pitoyable que... "Ça". Je m'excuse de vous avoir blessée... pardonnez cet affront de ma part. Pour me faire pardonner, ne voudriez vous pas me rejoindre ? Je vous accepte volontiers au sein de ma foret...
Et puis, pourquoi ne pas sceller notre amitié en se partageant cet humain ? Il est un peu abimé mais je connais une recette qui...

Coup de poing. Second coup de poing. Plaquage contre un arbre. Désarmer l'adversaire. Réfléchir à l'utilité de la pitié.

-Ne considère pas l'homme que j'aime comme de la nourriture, ordure! D'ailleurs, tu as troublé son repas... Mais grâce à toi, je gagne une dague. En gage de ce beau présent, je te laisse la vie sauve, mais... Tu ne t'en sortira pas après m'avoir blessée et abimé ma robe...

Seishin plaça la dague au même endroit qu'elle avait été blessé sur l'épaule de la créature. Et, d'un coup sec, enfonça la dague avant de la retirer sans demi mesure. Le cri de l'humanoïde déchira l'air.

-Pars maintenant. Et que je ne te revois plus. Tu es toi aussi la victime de la folie d'un scientifique, non ? Alors, avec tes capacités de régénération, tu devrais me remercier de ne pas avoir été plus violente.

La tête basse, il s'éloigna. Quand il eu disparu, Sei' se retourna, courant vers son Kenkyuu.

-Pardon, j'ai encore déchiré ta robe... Tu n'as pas été blessé, n'est ce pas ? Et tu as vu, je suis redevenue normale !
C'est grâce à toi mon amour. Le fait que tu sois en grand danger m'a donné des ailes...

Et c'est avec tendresse que Seishin l'enlaça, déposa sur les lèvres de l'être aimé un doux baiser, et nicha sa tête dans son cou...

Hum... Quelqu'un arrive... Seishin à l'air inquiète, ce n'est qu'une dryade, nous sommes en forêt après tout, c'est tout à fait normale d'en croiser en forêt. Et puis, même s'ils sont agressifs, un seul objet suffit à les calmer, à stopper toute velléité. Malheureusement, je n’étais pas d’humeur à me bouger, avec un peu de chance, le stress, la peur ou je ne sais quelle autre sensation lui ferait retrouver sa forme originelle. Dans le besoin... Actuellement, la petite chatte qu’elle était ne pourrait pas grand-chose... D’ailleurs, elle se plaçait gentiment devant moi, comme par désir de me protéger. La dryade s’approchait, de façon toujours aussi agressive, cette divinité de la forêt n’avait que de bonnes intentions à n’en pas douter. Je décidais alors de plonger ma main dans ma poche, je n’ai pas grand-chose mais il a une certaine valeur à mes yeux, le seul reste en ma possession...
*Résignation...*

Au final, je m’étais contraint à le faire inutilement. Certes j’aurais pu être tranché en deux mais Seishin qui c’était retransformée avait reçu le coup à ma place. Le mot tranché en deux été légèrement abusif mais j’aurais tout de même eu un peu mal sur le coup sans que le coup soit mortel pour autant... Seishin, tu es légèrement atteinte tu sais, je ne suis pas totalement suicidaire non plus. Je ne suis toujours pas assez fou pour vouloir mourir. Je ne te pensais pas aussi cruelle, aussi dure juste parce que l’on m’a considéré comme un repas. J’aurais surement du te l’expliquer, ou alors je vais te l’expliquer petit chaton, tu verras qu’être aussi dur n’est pas toujours bien utile. Pauvre petit être fragile que cet arbre...
*Dureté...*

Voila, enfin tranquille, plus de dryade et je ne pense pas que d’autres se montreront maintenant. Tu es belle quand tu souris Seishin, même si tu es folle et hystérique de ton coté. Mais je ne peux pas t’ignorer ainsi, comment ne pas répondre à ce sourire enjôleur ? J’ai toujours la main dans la poche, ma vue doit être marrante. Tes bras sont rassurant mon ange, ton contact frais, ton odeur enivrante. Je t’aime tu sais. Même si tu as encore abimé une robe, ce n’est pas bien grave, tu en as tout un tas d’autres. Et on peut toujours en racheter d’autres si tu y tiens. Ne t’inquiète pas pour cela va...
*Pfffioulala...*

Maintenant, laisse-moi t’expliquer les rudiments de la vie avec les dryades chaton :
- «Seishin, tu ne penses pas être allée un peu loin avec cette dryade ? En temps normale il suffit d’une seule chose pour se dire en sécurité accompagné d’une dryade, un objet ridicule, que beaucoup possède pour diverses raisons. Regarde.»
Je sors enfin la main de ma poche, elle est refermée sur un objet en métal rectangulaire.
- «Tu vois, ce banal briquet se révèle être l’arme « ultime » face aux dryades, étant des êtres de la forêt, le feu les effraye et elles y sont extrêmement vulnérables... Autrement dit, menace une dryade d’incendier la forêt dans laquelle elle vit, tu pourrais presque l’esclavager contre la promesse de ne rien faire à son « domaine ». Voila ce qui est utile à avoir été scientifique, connaitre les faiblesses de ses hypothétiques adversaires... »
*Reprise des cours...*

Enfin, maintenant que je t’ai raconté cette petite « anecdote », je peux continuer sur d’autres bases:
- « Maintenant laisse-moi profiter de toi un peu, profiter du moment tout simplement. Je ne sais plus si je l’ai dit mais le repas était très bon mon cœur, même si interrompu par cette malotrue, je l’avais quasiment fini après tout. »
Et puis je n’ai plus trop faim alors bon, pas de quoi en faire tout un plat n’est-ce pas ?
- « Et s’il te plait mon ange, ne prend pas des risques inconsidérés, même si tu seras bientôt totalement soignée, un mauvais coup pourrait fort bien te retirer ta pseudo immortalité un jour... Et je n’ai pas spécialement envie de faire face à cela, je pense que tu comprends très bien pourquoi... »
*Soigneusement...*

Assis-toi sur mes jambes, je préfère, j’aime bien te prendre dans mes bras en temps normal mais j’apprécie tout particulièrement me tenir dans ton dos. C’est un signe de confiance en quelque sorte, le dos est fragile et très peu protégé, le laisser à la merci d’une personne montre donc la confiance que l’on a en elle... C’est ma façon de voir les choses en tout cas. Tu ne l’aimes pas ? Si ? Qu’importe, je ne peux plaire à tous de toute façon... Cela te dérange si je te serre fort contre moi mon ange ? Même si ce n’est pas le mieux pour mon bras, tant que l’épaule ne bouge pas trop tout va bien, ne t’inquiète pas. Tiens, prend ça mon cœur, garde le avec toi, précieusement et ne l’égard jamais. Tu peux considérer cet objet comme le premier cadeau que je te fasse réellement...
- « Chut mon ange, ne dis rien. Garde-le tout simplement, sache juste qu’il est très important pour moi... »
Longue histoire que celle de cet objet. Cela aussi je te le raconterais surement un jour, un jour prochain... Je reporte beaucoup de chose mais la parole apporte si peu quelque fois, j’y préfère le silence et la quiétude...
*Gage...*

Je me demande ce que tu ressens lorsque tu me mords, ce que cela te fait à toi, j’aimerais essayer, voir un peu. En même temps, j’ai toujours envie de tout essayer, de tout tester, quoi que ce soit, il faut que je le fasse si c’est possible... Mais ce ne l’était pas pour le coup... Pour un de ces nombreux coups. Autant profités de ceux possibles, qu’ils soient eux aussi nombreux ou alors en nombre restreint, cela n’a que peu d’importance. J’ai une idée, serais-tu capable de te retransformer mais avec ta propre volonté ? J’aimerais te voir à l’œuvre...
- « Dis-moi mon cœur ? Tu serais prête à essayer quelque chose pour moi ? »
Cette façon d’aborder la chose n’est en aucun cas vicieuse pour une quelconque raisons que ce fut. Il fallait que je susse si elle en était capable tout simplement...
- « Pourrais-tu essayer de te retransformer sans une aide extérieur. Par la simple force de ton désir, ta volonté ou quoi que ce fut d’autre ? »
*Envie...*

Quelle horrible sensation que celle de se sentir salle, souillée par un sang qui n'est pas le sien.
Après la fuite de la dryade, elle était venue se loger naturellement dans les bras de son Kenkyuu, collant son visage à son torse, pour sentir son cœur battre... D'ailleurs, le sien battait il encore ? Elle avait été d'une telle cruauté envers cette dryade... Un vrai... Monstre...
Tuer pou être mieux tuée après.
Blesser pour mieux blessée ensuite.
Son instinct était celui d'une bête assoiffée de sang, dont l'euphorie du à la souffrance d'autrui était un plaisir... Une dépendance ? Sei' espérait que non.
Elle se serra un peu plus contre lui, sa présence était réconfortante. Elle se retiens de souiller cette chaleur bienfaisante de ses larmes glacés.

Seishin laissa de coté ce sombre mais trop proche souvenir, pour mieux se concentrer sur les paroles et désirs du scientifique.
Le feu. Une simple flamme aurait évité toutes ses souffrances inutiles... La jeune vampire se promit d'essayer de trouver de quoi soigner la dryade; il n'avait surement pas les mêmes capacités de régénération qu'elle...
Elle se répugnait, se sentant diabolique... Mais n'est ce pas ce qu'était les vampires ? Des bêtes à l'apparence humaine assoiffés de sang... Sauf qu'elle pouvait être tout autant douce que dangereuse...

Comme Kenkyuu le souhaitais, elle s'assit dos à lui. Il finit par lui offrir son briquet... Ce véritable premier cadeau avait l'air d'avoir une certaine valeur sentimentale pour son lui, alors elle devrait y faire attention... Tout en faisant tourner le petit objet entre ses doigts, elle se rendit compte d'une chose.
Mis à par la robe maintenant déchirée, tout autre vêtement avait disparu. Conséquence de la transformation ? Sei' pouvait s'estimer heureuse de ne pas s'être retrouver nue... Elle serait plus prudente la prochaine fois.
N'avait elle pas finit de prendre sa es bonnes résolutions que Kenkyuu enchaina:

- « Dis-moi mon cœur ? Tu serais prête à essayer quelque chose pour moi ? »

Sei' plongea son regard dans les yeux bleus de son délicieux Kenkyuu. Mon cœur... Elle rougit, tournant légèrement la tête...

- « Pourrais-tu essayer de te retransformer sans une aide extérieur. Par la simple force de ton désir, ta volonté ou quoi que ce fut d’autre ? »

Elle fit face à lui, surprise. Pourquoi cet étrange requête ? Elle ne s'attendait pas à ça...
Mais, après tout, c'est Lui, celui qu'elle aime, qui lui proposait... Alors si cela pouvait lui faire plaisir, autant essayer...

-D'accord... Je vais essayer... Mon... Ange...

Elle s'éloigna, défaisant l'étreinte avec douceur. Sans aucune pudeur, elle retira sa robe, afin d'éviter tout problèmes par la suite. Elle était gênée de devoir faire ça, mais elle préférait se trouver nue devant lui que sur le chemin de retour... Espérant juste que son corps de vampire ne soit pas désagréable à regarder...
Elle stoppa net ses interrogations. Ce qu'elle allait tenter ne permettait pas de se poser des questions aussi futiles.
Seishin tendit les bras, se concentrant au maximum. Au fur et à mesure qu'elle mobilisait ses forces sur la transformation, une énergie bleuâtre l'entoura, tournant autour d'elle. Ses yeux toujours fermés, elle visait une transformation féline, qu'importe l'espèce même.
Tout à coup, un éclair bleu jaillit du sol, puis, un autre, puis un autre. Les trois éclairs semblaient exécuter une danse macabre autour de l'étrange tourbillon. Finalement, ils finirent par traverser le corps de la jeune femme, qui poussa un cri, déchirant. Puis plus rien. Seulement une brume grisâtre entourant une forme allongée.
Épuisé, trainant de la patte, elle se leva. A la place de la jeune vampire, s'élevait un grand Lynxargenté...

J'avais toujours penser que le chat était l'animale le plus simple à se représenter, qu'importe la race, ils sont tous à peu près de même physionomie contrairement aux chiens qui peuvent très bien ressembler à des sacs à main sur patte tout autant qu'à de gros molosse à peu près aussi féroce que des loups, ainsi j'avais espérer que le chat ne pose pas énormément de problème, surtout qu'elle l'avait déjà approché et c'était déjà transformée en cet animal. Mais il ne faut jamais trop espérer ou utiliser des raisonnements rationnelles sur cette île, pour quoi que ce soit. Je n'imagine pas si j'avais demandé un dragon comodo ou une autres bêtes rares... Qui sait, elle aurait bien été capable de s'arrêter au mot dragon et d'y arriver. Enfin, je ferais attention à mes demandes maintenant mais dans tous les cas, apprendre à maitriser son pouvoir était une nécessité, mourir à cause d'un pouvoir incontrôlé serait vraiment bête, encore plus maintenant que je tiens à ma vie. En même temps, il est vrai que je t'en demande peut-être beaucoup... Après tout, tu dois être fatiguée, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Maintenant il ne te restera plus qu'à redevenir humaine, je ne pense pas pouvoir te porter bien longtemps sous cette forme et dans mon état, et je n'ai pas spécialement envie de demander de l'aide aux bons hommes à l'intérieur de ma tête, je devrais avoir une longue discussions et me faire sermonner pendant des heures pour les ignorer depuis si longtemps, je crains ne pas y survivre d'ailleurs. Heureusement, l'esprit étant beaucoup plus rapide que les paroles échangées à voix haute, ce qui prendrait réellement des heures à voix haute la ne prendrait que quelques minutes mais ce seront malgré tout quelques minutes de trop d'après moi. Et quelques heures de trop que je les ignore d'après eux aussi mais ça ne revêt pas d'importance ça comparé au reste non ?
*Réflexion...*

Que vais-je bien pouvoir faire de toi pour le moment, tu es légèrement imposante pour une jeune chatte tu sais... Mais j'aime bien l'idée d'avoir un "animal de compagnie" à cajoler de temps à autres, peut-être serais-je juste assez dérangeant pour te le redemander de temps en temps mais lorsque l'on peut joindre l'utile à l'agréable, pourquoi se gêner ? Sincèrement Seishin, de tous les hommes du monde, tu as choisi un de ceux les plus atteints au monde, mais je fais des efforts pourtant... J'essaye...
- "Viens mon ange, ne reste pas là-bas. L'expérience n'aura pas été une totale réussite mais tu as réussie à te transformer par ta propre volonté, c'est déjà un énorme pas en avant ch..."
Petite pause le temps de réfléchir à un petit quelque chose...
- "J'allais t'appeler chaton mais non, ça ne convient pas à un lynx de ton envergure. En même temps, je te l'apprends si tu ne le savais pas, tu t'es transformée en un félin, c'est bien, mais beaucoup plus gros que le chat auquel je m'attendais mon cœur. Mais c'est déjà bien, je suis fier de toi, très fier même et cela prouve aussi que tu as un contrôle de ton pouvoir beaucoup plus développé que tu ne le pensais et moi aussi... Autrement dit, nous avons fait un immense bond en avant..."
Tout en parlant je lui caressais distraitement le haut du crane, entre ses deux oreilles. Une nouvelle question tout à fait "banale" ou plutôt idiote dans ce cas là vint alors me titiller l'esprit... Seishin savait-elle ronronner ? Ce devrait être bizarre tout de même, enfin non, pas bizarre, surprenant plutôt. Bizarre n'était pas le bon mot pour cette question et il est loin de l'être d'ailleurs. Je vis sur l'ile des bizarreries, il m'est impossible de qualifier quoi que ce soit de bizarre vu qu'ici c'est une action du quotidien... Enfin...
*Récompense...*

J'aimais bien avoir Sei' sous une forme féline, à mes cotés, j'aimais bien la plupart des félins de toute façon, à part les lions qui ont tendances à m'embêter plus qu'autre chose mais sinon j'étais une sorte de fanatique de tous les autres. À présent je m'amusais avec les petits poils qui poussait sur le bout des oreilles du lynx argenté qu'était mon aimée, le contact était doux et je faisais tout pour ne pas faire de mal à Seishin qui malgré tout était tout de même dans ce corps. Le temps passait vite, mais j'étais bien dans cette clairière, une jeune lynx se reposant contre moi et moi baladant mes mains un peu partout et n'importe ou sur son corps. Mais il allait falloir y mettre fin, il faudrait rentrer à la maison un peu plus tard mais en cas de complication, autant s'y prendre tout suite pour faire redevenir Seishin humaine, il serait bête de s'y prendre trop tard et devoir rentrer en pleine nuit. Surtout que nous sommes au beau milieu de la forêt, il pouvait nous arriver moult péripéties et moult "petits" soucis dont une dryade à la soif de vengeance en compagnie de maman dryade, papa dryade, tonton dryade et le reste de la famille (Ouais, en temps normal c'est plutôt Maman ours ou Papa ours mais c'est plus gentil que les dryades). Enfin bref, c'est partit mon amour, je me relevais délicatement, m'époussetant rapidement les cuisses avant de prendre la parole.
- "Il va falloir y aller chaton, essaye de retrouver ta forme humaine maintenant, au moins la boucle sera bouclée, sache que ce n'est pas grave si tu n'y arrives pas, tu as déjà fait énormément."
Je m'autorisais à grattouiller une dernière fois mon ange entre ses deux oreilles avant d'aller lui chercher sa robe et patienter quelques instants, juste assez pour savoir si elle arrivait ou non à retrouver sa forme originelle, autrement dit, sa forme humanoïde puisqu'en réalité sa forme originelle aurait été celle d'une humaine lambda et que là elle ne pouvait que se retransformer en vampire...
*Retour...*

Il fallait d'ailleurs que j'examine l'idée qui venait de germer dans mon esprit, j'avoue, l'intérieur est un vrai potager, un jardin ou les personnalités, créatures et je ne sais quoi poussent avec autant de facilité que les idées, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises bien que généralement elle soient plutôt neutres. Alors voila, si Seishin peut se métamorphoser peut-être peut-elle changer son apparence. Même si cela ressemble plus à de la polymorphie, si elle veut se transformer en une humaine avec les cheveux roses et les yeux verts par exemple ? Et c'est un exemple pris au hasard, pas spécialement un fantasme, ce sont les deux premières couleurs à m'être venue à l'esprit autrement dit ne cherchez pas plus loin de quelconque explication. J'aime bien Freud mais tout n'est pas sexuel dans la vie... Presque tout!!! Enfin voila, l'optique que la polymorphie puisse s'apparenter à la métamorphose me parait tout à fait possible et réalisable de mon coté mais nous verrons ça plus tard. Maintenant nous allons mettre les expériences de coté et nous reposer un peu. Nous avons tout notre temps devant nous après tout... Seishin beaucoup plus que moi mais bon, mieux vaut ne pas penser à cela, ma mort n'est pas pour aujourd'hui, profitons-en!!!
*Sagesse ?...*

En attendant, reprenons la route, de toute façon, on sera surement plus à l'aise à la maison non ? Et puis, la journée était bien entamée maintenant, je commençais à fatiguer de mon coté alors autant entamer le chemin du retour...
- "Seishin, tu viens ? On rentre."
Je ne savais toujours pas si elle avait repris forme humaine mais en tout cas elle était toujours capable de comprendre mes mots et j'avais toujours ses vêtements et le panier repas qu'elle avait préparé. Un peu de courage, d'ici peu nous pourrons nous reposer... Enfin, il est vrai que si je ne regardais pas, je ne pourrais pas savoir si elle avait repris sa forme humaine et comme un benêt me retournais enfin afin de rendre ses vêtements à la femme que j'aimais. J'attendais alors qu'elle finisse de s'habiller avant de lui donner mon bras tenant toujours le panier dans ma main... C'est ainsi que nous prîmes le chemin du retour et qu'au sortir de la forêt, nous attendait un spectacle contrasté. Le soleil commençait à se coucher, baignant le ciel de reflets mordorés se dégradant peu à peu jusqu'à ce confondre avec la couleur du ciel tandis que malgré le fait que nous étions loin de la ville, sa forme se découpait assez nettement au loin, forme grisâtre tristement présente dans ce décor pourtant sauvage pour le reste... Je me retournais vers Seishin quelques secondes avant de reprendre la route et lever les yeux vers le soleil, m'épargnant le fait de sombrer dans des idées noires qui pourraient affecter le moral de celle que j'aimais alors...

Il avait beau parler de sa voix mélodieuse, elle ne comprenait pas. Tout s'embrouillait pour laisser place à des mélanges sans queue ni tête. Malgré sa fatigue, elle le suivit sur quelques pas, puis, suite aux quelques mots compris au milieu de cet amalgame difforme, se concentra sur un potentiel retour à la "normale"... Son esprit commençait à s'embrumer, sa vision était flou, et ses quatre pattes pliaient tour à tour... Mieux valait faire vite...

Elle commença par matérialiser son image dans sa tête. Les fleurs, au sol, aux couleurs si belles, rose, vert, se superposaient involontairement à l'image qu'elle créait.
La transformation démarra d'un cou, et les éclairs bleus la transpercèrent à sept reprises, sans stopper. La jeune femme n'eut même pas le temps de crier qu'une seconde rasade arrivait. Elle ne voyait plus rien, haletait... Troisième rasade. Accompagnés des ses cris, sept autres éclairs la transpercèrent.

Au milieu de la clairière, une ombre s'effondrait, entourée d'étincelles bleuâtres.

Seishin tentait en vain de se relever. La transformation avait elle réussie ? De toute façon, elle s'en fichait. Tous ses sens éveillés au maximum qu'elle pouvait, elle le cherchait. Kenkyuu. Si elle devait s'endormir, qu'importe la durée, qu'elle soit au moins contre lui...
Sa tête, trop lourde, l'empêchait de voir... Peu à peu, tous ses sens l'abandonnaient. Pourquoi...? Pourquoi... Elle ne voulait pas ça... Elle avait simplement souhaité une belle journée avec lui... Mais une damnée telle qu'elle ne devait plus avoir le droit de souhaiter quelque chose. Des années entières de repentis ne pourrait effacer ses pêchés. Et le fait qu'elle était devenue une invincible vampire le montrait bien.
A cette pensée, elle eu faim. Faim de ce sang sucré qu'elle aimait et désirait temps... Elle sentit ses canines s'allonger légèrement... Et l'affaiblir encore plus. La douleur ne devait pas être commune au vampire, mais quand elle est là...

Dans un dernier geste, elle tendit le bras vers la seule source de chaleur présente dans la clairière. Des larmes lui montaient aux yeux... Puis, elle s'effondra.
Une dernière vision, celle d'un scientifique souriant prononçant son nom se matérialisa dans son cerveau, puis tout s'écroula, laissant place à un néant sans fond.

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