Un son, un simple son venant. Un bruit sourd, un corps qui s'affale à terre, immobile. C'est ainsi que je me retournait totalement pour la retrouver, face contre terre un peu plus loin. Elle était nue, allongée au sol, laissée là comme un objet abandonné, délaissé... Je retournais alors à ses cotés, doucement, je cherchais ce qui avait pu rendre seishin ainsi. Le sang des dryades étant en relation avec leur végétation pouvait très bien être un poison, sa végétation pouvait aussi dégager des spores agressifs à l'homme... À l'homme seulement, pas aux vampires, ces êtres n'ont aucunes faiblesses normalement, nul maladie, nul poison ne les atteint, le temps n'a pas de prise sur eux... Encore une énigme à laquelle il faudra trouver une réponse, pour le moment autant prendre soin d'elle et rentrer à la maison... Je la prenait tout d'abord dans mon bras, la serrant un peu contre moi avant de commencer à la rhabiller tant bien que mal, me forçant à utiliser mes deux mains et deux bras. Cela me prit pas mal de temps et le soleil était presque totalement couché à ce moment là. Puisant dans mes réserves et demandant de l'aide à mes petits amis dans la tête, qui ne se firent pas prier pour rouspéter, je soulevais ma vampire du sol, gardant son corps froid contre moi, le panier tenu dans mon autre main. Même si nous ne retournions pas directement à la maison, autant quitter la forêt, nous serions toujours plus en sécurité en dehors de celle-ci et éclairé par le disque lunaire que dans le noir quasi absolu de cet endroit...
- "Mais que vais-je bien pouvoir faire de toi moi... À ce train là, l'un de nous va finir par mourir et je suis le seul à pouvoir mourir de nous deux... Enfin, il va bien falloir te réveiller à un moment donné mon cœur, je ne pourrais pas continuer comme cela longtemps tu sais, ma chimère n'acceptera pas de m'aider éternellement, encore moins pour toi... Tu parles d'une utilité ceux-là..."
Mon bras était engourdis à présent, je décidais de pousser tout de même un peu plus loin, éteignant le sommet d'une petite colline ou poussait un arbre, je la déposais alors dos à ce dernier, la lune commençait à se découvrir de sa timidité naturelle, nous offrant son corps presque complet. Je déposais ensuite le panier, à coté de moi et hésitant quelque seconde, finissait par trancher. il n'y avait qu'un moyen de lui redonner des forces, même si cela signifiait perdre encore un peu des miennes... Quelques gouttes devrait suffire, c'était tout du moins ce que j'espérais moi... Je la rejoignais ainsi contre l'arbre, elle reposait à présent contre moi, je sortais un petit scalpel d'une de mes poches et m'entaillait sur toute la largeur, l'intérieur du poignet. Quelques gouttes ne tardèrent pas à perler de la fine entaille. Luttant contre ma faiblesse, j'enserrais alors mon poignet, appuyant sur la blessure, faisant couler un peu plus du liquide vermeil. Il dégoulinait le long de ma main et mon autre main en était finement couverte. Lentement, je présentais ce calice à Seishin, laissant tomber sur ses lèvres, le liquide au compte goutte, attendant simplement une réaction de sa part tandis que lentement, j'approchais de plus en plus l'entaille, source de ce sang aux vertus curatives, de sa bouche, fredonnant calmement un air réconfortant... Elle ne devrait plus tarder...