Réveil du Vampire n°3... (pv: Kenkyuu/Rein)

Cela faisait bien une dizaine de minute que longeais le fleuve maintenant. J'avançais tranquillement, regardant attentivement tout autour de moi. Je n'avais encore rien trouvé, pas la moindre trace de mon calepin malheureusement. Mais je devais d'ailleurs une fière chandelle à ma canne. Sans elle, mes jambes ne me porteraient déjà plus à l'heure qu'il est. J'étais encore faible et fatigué mais j'avais une priorité. Si je voulais trouver le nom de ma vampire, je devais absolument trouver mon cahier. Tout était consigné dessus... Il me suffisait juste de le lire une fois que je l'aurais retrouvé. Quoi de plus simple hein ? Le contact froid de l'acier dans lequel était sculpté la tête de loup qui servait de pommeau avait quelque choe de rassurant, de réconfortant. Je ne pourrais jamais assez remercier Rein pour ce qu'elle faisait... En même temps, elle ne comprendrait surement pas pourquoi je la remerciais... Quelle plaie cette Shuei quand elle s'y met... Enfin bon, voyons le bon coté des choses. Nous avons un endroit où loger, nous avons de la nourriture des vêtements et même un véhicule pour nous déplacer... C'est toujours mieux que rien non ?...

*Si tu le dis, pourquoi pas mais bon, il y a largement mieux après. Enfin bon, nous voulions juste t'avertir qu'il ne te servirait à rien de continuer à longer le fleuve. Nous avons reniflé, regardé et écouté, tu ne trouveras rien par ici. Aucun animale n'a eu le loisir de croiser de calepin noir à la couverture plastifiée. Après, tu n'es pas obligé de nous croire mais tu ferais mieux de t'enfoncer un peu plus profondément en forêt. Oui, sinon nous voulions te prévenir que tu étais surveillé. Il y a quelqu'un un peu plus loin sur ta gauche caché derrière les fourrés. Nous ne savons rien d'elle, nous l'avons juste entendue se déplacer, vite... Très vite même...*
*QUOI ?! Vous vous foutez de moi, vous savez depuis le début que je ne trouverais pas mon calepin le long du fleuve et vous ne m'avez rien dit ?! N'êtes-vous pas sensés m'aider ? C'est vous qui me l'aviez dit. Vous êtes là dans ce but oui ou non ? Ce n'est vraiment pas sympathique de me prévenir deux ans après... Enfin bon, vous m'avez prévenu, c'est déjà pas bien... Sinon, concernant la personne qui m'espionne, je ne pense pas qu'elle nous veuille du mal si c'est un animal... Un animal apeuré aurait déjà attaqué, sinon aucun animal ne se risque à attaquer une homme sans raison. C'est ancré profondément dans leur instinct... Ainsi, ce ne peux être une chimère non plus... Il ne reste plus qu'un "humain". Mais comme vous l'avez-dit mon physique me procure un avantage certain sur mes adversaires mais tant que cette inconnu ne prend pas de décision vis-à-vis de nous, je ne vois pas pourquoi j'en prendrais vis-à-vis d'elle...*
*Hé bien il serait temps d'en prendre une, si tu faisais plus attention au monde réel, tu te rendrais compte qu'elle est devant toi depuis plusieurs seconde et que tu regarde le vide comme un benêt depuis tout à l'heure...*

Je secouais vigoureusement la tête, me réveillant dans mon monde. Comme d'habitude, j'avais été tellement absorbé par la discussion que je m'étais stoppé net, ma canne dans la main, je la rabattais devant moi, le bras tendu, me reposant un peu dessus tandis que je commençais à jauger la personne que j'avas en face de moi... C'était une femme, elle était simplement vêtue d'une tunique ample et longue d'une couleur vermeil, rappelant sans aucun doute possible la couleur du sang. En remontant, je remarquais alors que ces yeux étaient en accord avec la tunique, rouges eux aussi. J'avais donc affaire à une vampire. Cela ne m'étonnait pas plus que celui et je fouillais ma mémoire à la recherche d'information... À mon départ, seul deux vampires avaient été implantés sur l'ile, la femme que je cherchais et un jeune garçon... La personne avec qui j'avais affaire n'était en aucun cas ma vampire et pouvais encore moins être le jeune garçon. Je pouvais être sur de cela au moins. Cherchant un peu plus précisément, et un peu plus profondément dans ma mémoire, je me souvenais d'avoir entendu parlé d'un projet en cours, une nouvelle vampire. Ce devait être elle. Je ne me souvenais pas de son nom, ça avait une signification du genre "Errance éternelle" enfin, un rapport avec le fait d'errer. En tout cas, son nom était encore pire que le mien, je me demande comment les parents font pour donner des noms à leurs enfants... Ils n'ont vraiment aucune pitié en tout cas... Entre l'errance et la perfection...

Enfin bon, je revins au moment présent et fini de la détailler. Elle avait un corps plutôt fin, tout comme la musculature que l'on pouvait deviner sous son corps à l'apparence fragile. Elle était réellement séduisante, attirante même mais cela était un effet du à sa nature et je ne devais pas tomber aussi facilement dans ce piège qui pouvait fort bien se revéler être le dernier. Après tout elle pouvait être prise d'une envie soudaine de sang, je ne savais pas si elle avait assez mangée et si elle venait de se réveiller, je ne donnais plus très chère de ma vie... C'est seulement à ce moment là que je réagis me disant que si je continuais comme cela nous serions capable de rester des heures ainsi à se regarder en chien de faïence, d'ailleurs je me doutais qu'une grosse poignée de seconde venait de se passer sans qu'un mot soit échangé. Je pris alors la parole...

- "Mes salutations jeune vampire."
M'inclinant légèrement du buste j'enchainais:
- "Je me présente, je suis Kenkyuu Kanzen et pardonnez moi d'être si direct mais n'auriez vous pas vu un petit cahier noir, il est assez facilement repérable de jour, il reflète la lumière du soleil à cause de sa couverture plastifiée. Je suis à sa recherche depuis presque une heure maintenant..."
Après tout, je ne perdais rien à le lui demander et elle ne semblait pas prête à parler la première, autant mener les débats... J'affichais un air confiant et souriant, espérant qu'elle n'avait aucune envie de me prendre pour encas et qu'elle n'avait que de bonnes intentions à mon égard...

*Mais vous n'êtes pas possible, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. L'un est totalement contre les expériences, il les déteste presque et lui voila qu'il taille la conversation avec une vampire. Nous avons le choix entre un suicidaire et une enflure... Ce scientifique était-il obligé d'être fou ?! L'autre aurait mieux fait de ne pas nous créer à ce compte là...*
Les entités rageaient dans mon esprit, il parlait d'un autre, une autre personne. Ce n'était pas la première fois et je me demandais toujours de qui il parlait Mais là encore je ne pouvais pas leur parler maintenant, j'étais en pleine discussion avec la charmante vampire qui me faisait face... Malgré tous mes efforts pour résister à son pouvoir de séduction, j'avais vraiment énormément de mal à ne pas céder... Cette vampire m'attirait envers et contre tout...

(J'ai perdu la moitié de la réponse suite à un bug, ça me saoule mais bon, c'est surement mieux comme cela)

J'étais là, assis contre mon arbre, ma canne à a main et réfléchissais à ce qu'il venait de se passer. Seishin m'avait mordu, contre toute attente, décevant mes espoirs, trahissant la confiance que j'avais mis en elle... Penser à cette trahison était horrible, atroce même, je m'étais engagé auprès des gens de ma tête, je n'aurais jamais pensé qu'elle l'eu fait ainsi, aussi soudainement... Et pourtant, j'étais incapable de lui en vouloir... Le simple fait de repenser à la morsure me mettait dans tous mes états, la chaleur qui avait envahi mon corps, cette impression de bien-être, se désire qu'elle continue, encore, toujours, ne s'arrête pas, jamais... C'était terriblement dévastateur et tellement plaisant... Savoir que sa vie nous quitte mais que la seule chose que l'on ressente soit une sorte d'extase... C'était quelque chose d'unique. En y réfléchissant bien, je voulais revivre cette expérience, être de nouveau soumis à ses crocs, les sentir pénétrer ma chair une seconde fois... Je devais être fou pour cela... Pourquoi le cacher après tout, elle aurait pu me tuer mais je n'arrivais pas à me convaincre qu'elle en était capable, elle l'aurait déjà fait sinon...

[i]*Tu es fou, tu es un crétin, un abruti, une triple buse, la personne la plus crétinne qu'il nous ait été donné de voir... Tu n'en as vraiment rien à faire de nous ? Tu te fous de notre vie ? De notre corps ? Mais tu es malade, tu ne vaux pas mieux que les autres scientifiques. Loin de là, tu viens de frôler la mort et tu voudrais recommencer ?! Qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans ta tête à toi ?!*
*Ha oui, je vous avez oublié vous... Vous ne pourriez pas vous contenter du fait que nous soyons vivants. Je t'avais promis qu'elle ne nous tuerait pas, elle ne l'a pas fait. Je continue donc à l'affirmer, elle ne nous tuera pas.*
*Très rassurant, encore plus quand on voit que tu appuyais sa tête contre ton cou... Tu voulais vraiment qu'elle te tue sur le moment mais à part ça, nous n'avons pas à nous faire de soucis c'est...*

Je n'écoutais plus, je me fichais totalement de leur rage, d'ailleurs j'entendais Seishin venir, un simple bruissement des feuilles autour de moi... J'avais l'impression que petit à petit, le pouvoir des créatures dans ma tête devenait mien... Comment aurais-je pu entendre venir Seishin alors que tout à l'heure, je ne l'entendais pas se déplacer à deux mètres de moi... Elle revenait les bras chargés de poire et mon carnet à la main. Je lui adressais un grand sourire de remerciement. Elle déposa les fruits à terre et me prie à nouveau dans ses bras avant de me présenter les fruits un à un. J'en acceptais deux et les mangeait tranquillement, se contentant d'être dans les bras de la vampire, en sécurité... Elle me remercia pour le sang que je lui avais donné plus de force que de gré, je ne le dis pas mais pensais très fort qu'elle aurait pu en prendre autant qu'elle le désirait si seulement elle faisait durer le moment plus longtemps... Toujours plus longtemps...

Elle se penchait à nouveau sur moi, je ne pensais pas qu'elle ait pu lire mes pensées, pas encore une personne comme cela, je ne voulais pas être un livre pour tout le monde mais mon cœur s'accéléra, je fermai les yeux attendant patiemment de voir ce qu'elle ferait... Ses lèvres étaient douces sur ma peau, le contact fut merveilleux et un nouveau sourire naquit sur mon visage. Je ne sais pas ce qui me prit sur le moment mais je tournais lentement la tête en direction du visage de la vampire et déposais tendrement un baiser sur ces lèvres... Un second suivi, un peu plus appuyé avant que je ne me détende et reprenne ma canne en main, ma main qui était retourné sur le visage de la vampire...

- "Repose-moi je te prie. Il est temps de retourner au véhicule. Nous t'amènerons ensuite en ville. Je dis nous parce qu'une amie devrait m'y attendre et qu'elle est en quelque sorte attachée à moi... Enfin bon, tu feras sa connaissance."

Je préférais ne pas repenser à ces deux baisers, ils m'étaient venu naturellement alors que je n'aurais pas du... Je prenais finalement les devant, menant Seishin entre les arbres malgré la pénombre qui commençait à tomber sur la forêt. Nous atteignîmes la fourgonnette alors que le soleil déclinait, Rein n'était toujours pas là et je l'attendis calmement sans un mot assis sur le capot du véhicule, juste à coté des empreintes laissées plus tôt par ma main...

Je n’avais pas eu le temps de lui dire que cela ne servait à rien. Qu’il allait dans la bonne direction, qu’il allait retrouver ce qu’il cherchait et rencontrer une personne. J’attendais donc qu’il quitte mon champ de vision pour m’engouffrer dans la pénombre crée par la végétation m’entourant. J’arrivais devant un imposant saule pleureur. Je le contemplais longuement, allant sous ses branches et son feuillage, je levais la tête pour prétendre en voir l’immense hauteur. J’allais lentement m’asseoir au bas de son tronc, fermant ensuite les yeux, comme assoupie. J’entrais dans un état second, l’état de veille. Comme une pause, comme pendant mon sommeil, sauf que j’étais libre de faire bien des choses. Je ne ressentais plus rien, plus rien ne me parvenait. Immobile, inanimée, mon dos venait se poser contre l’arbre, mes jambes tendues, mes bras le long de mon corps, mes mains tombantes à ses pieds, près de ses racines. Je me sentais étrangement attiré par cette essence de la nature, je respirais de façon de plus en plus faible et espacée, à croire que mon souffle en serait ensuite coupé. Il n’en était rien, j’allais bien. Moi qui n’étais pourtant pas un être naturel je me sentais pourtant protégée par cette mère, qui n’était nullement la mienne. Pourquoi… J’allais chercher la réponse par moi-même, ce symbole de la famille des salicacées m’était plus familier qu’on pouvait le croire.

Mes anciens maîtres, appréciaient leur environnement et ce végétaux où je m’étais éveillée durant le trajet entre un laboratoire et le leur, après un long coma. Ainsi que Mademoiselle m’avait raconté une histoire de son enfance. Moi, je n’en avais pas eu. Privée de cela, elle voulait partager avec ma personne un peu de son bonheur, sa joie et son sourire qui illuminait tendrement mon esprit. Ce n’était surement pas un hasard si j’étais là. J’agissais telle une machine, sans réfléchir, sans liberté propre. Et malgré tout ce que je pouvais nier, je sentais le poids des chaines me tenir, tirailler mes membres, elles étaient lourdes et m’immobilisaient, scellant mes poignets, mes chevilles, m’étouffant au cou. Mais j’étais Shuei, c’est ainsi, je devrais vivre avec, jusqu’à être arrêter, casser. Un homme cherche toujours à être libre, quitte à perdre la vie. Un Shuei cherche toujours à survivre, quitte à se passer de liberté. Il n’en a de toute façon jamais vu la couleur. Tout le retient à sa condition, servir en suivant un processus de structures toutes définies auparavant, dès la naissance, ne laissant aucune issue. Ou presque…

En transe maintenant, mon corps n’était plus du tout réactif, je m’écroulais sur le sol, dans une position de plus complexes à décrire, j’avais trop accumulé et il me fallait du temps pour me reprendre. Une sorte de mise à jour. REIN ! Je sursautais, et je me ressaisissais, secouant la tête pour me reprendre. Je me levais et enlevais mon manteau, je m’étirais, le tenant maintenant entre mes deux bras. J’avais de la fièvre. Hm, je percevais, une puissance plus importante que celle du scientifique, près de la sienne, bien proche. Je me mettais en route, ils m’attendaient. Je marchais en prenant mon temps, s’il y avait une quelconque menace, je devais être capable de riposter. Mais ne voulant plus rien voir de précis, je n’avais pas d’images, à tout moment je pouvais rompre cela et retrouver ce pourquoi je fus créée, prédire l’avenir, connaitre le passé, savoir tout d’une personne juste en la foudroyant de mes yeux singuliers. Je soupirais, sachant que j’étais née non pas d’un amour pur sincère mais de l’hardiesse d’un chercheur. Je m’arrêtais, mes sens entrant dans une phase particulière de stimulation…

Une vampire. Je me stoppais et je serrais mon manteau contre moi. J’étais en danger et la première des règles : Sauver ma peau. Une autre présence lointaine, s’approchait de moi, éloignée dans le sens qu’elle n’était pas de ce monde, de vivants. C’est la main d’Octavie qui se posait avec douceur sur mon épaule. Je fermais les yeux, l’imaginant à mes cotés, je tournais la tête pour voir son beau sourire. Ce film faisait partit du passé mais je pouvais me le répéter éternellement, une sorte de flash back. Elle s’adressait à moi, sa voix, mielleuse qui résonnait maintenant en moi.

* Rein, ma petite…*

Elle m’apaisait. Le fait est qu’une vampire pouvait m’égaler et causer beaucoup de dégâts, je me détachais alors de mon enveloppe bienfaitrice pour retrouver mes capacités. Je ne lui voulais aucun mal, mais mes gènes m’insistaient à avoir recours à la prudence. Le temps que je restituais ce que je savais sur les vampires, les traits du véhicule se dessinant devant moi. Je quittais la pénombre pour faire face à eux, en silence, je penchais légèrement la tête, retenant mes pulsions de lire ce qui était en cette bien belle jeune femme.

Seishin n'aimait pas ce que Kenkyuu appelait "Shuei"... Cet être n'était pas complètement sans volonté. Elle sentait son passé tumultueux tourner autour delle. De nombreuses idées noires... Elle aimerait l'aider, mais dans un certains cas, ses quelques tentatives d'approches c'étaient révélés comme des échecs lamentables... Pas bavarde, la mademoiselle Rein...

Les trajets en voiture ne la réjouissaient pas trop... Alors, quand ils arrivèrent "a la maison'' elle se sentit soulagée, plus sereine... Le fait de devoir aller se coucher ne la réjouissait guère, et elle pensait déjà s'arranger afin de rester un peu en compagnie pendant la nuit. Le fait qu'il ne veuille pas d'elle, voulant ainsi rester seul lui faisait mal, l'attristait...

Dans sa chambre, elle ne faisait que se ressasser les images de leurs baisers, leurs caresses... l'envie était si forte...Des qu'elle le voyait, sentait son odeur, elle avait envie de lui sauter dessus, de l'enlacer, le couvrir de baisers...
Est-ce que ses sentiments étaient réciproques...? Elle le souhaitait de tout son cœur... il l'avait ensorcelée, envoutée... Le délicieux poison de l'amour se déversait en elle à une vitesse folle, se manifestant de plus en plus souvent par de terribles pulsions...

Elle n'arrivait pas à dormir. Elle ne voulait pas de toute façon.
Finalement, elle n'y tiens plus. À pas de loup, elle rejoint le bureau ou celui qui faisait battre son cœur travaillait.
Longtemps, cachée, elle le regarda de dos, écrire, lire, marmonner... Après plus de deux heures de ce doux espionnage, elle se glissa dans son dos, puis l'enlaça...et dans un souffle, chuchota à son oreille un "je t’aime" infiniment doux...

(Géro s'excuse pour la taille de se poste mais le clavier qwerty et le lag l'empêche de faire mieux que ça... J'ai du me co à sa place pour poster, Votre bien-aimé Kenkyuu ^^)

Il me semblait revoir Andreï et Octavie. Dans l’incompréhension de leurs sentiments, je haussais doucement les épaules, qu’ajouter de plus… Mon visage dans l’ombre de la porte, ma main sur l’ornement de cette dernière. Je m’effaçais lentement. Fermant les yeux pour me rassurer de l’illusion de ma maitresse pourtant décédée. Posant avec tendresse ses mains sur mes épaules, sa joue venant se coller à la mienne, ma peau froide subissant alors ce contact chaud. La chaleur, je me sentais soudainement prise de fièvre. Je reculais d’un pas, la décision la plus sage en ouvrant les yeux pour chasser cette image, aller me coucher sagement. Me reposer pour ensuite aller mieux. Dans la logique des choses. Ça aurait été si simple, vraiment, trop simple. Mais ce n’était pas normal et je le savais au fond de moi, j’étais en train de me détraquer. J’inspirais fortement, essayer de vaincre cette sensation brûlante. Sur mon visage se lisait enfin quelque chose, quittant cet aspect de porcelaine, qui se fissurait au fil des secondes. Mes yeux s’abaissant, tout résidait dans mon regard vide mais j’étais sure qu’on pouvait lire d’une encre invisible une certaine détresse. Je m’empreignais sans même m’en rendre compte, sans aucune volonté propre de l’essence humaine…

Impossible. Ce n’était que ce que j’avais pu observer sur d’autres, mais pas moi. Dans le trouble, et poussée par je ne sais quoi, je m’approchais, ravalant ma salive. Ce n’était pas raisonnable ce que je faisais, mais j’ignorais si c’était bien ou mal. Je poussais longuement la porte, déclinant mon arrivée, les prenant pour ne pas qu’ils soient surpris. Je baissais la tête, appréhendant surement la réaction de l’un comme l’autre. Je cassais le silence, répondant ainsi à leur curiosité vis à vis de ma brusque venue :

" Oh, euh, hm…Veuillez m’excuser de vous dérangez…"

Je ne savais plus trop où me mettre, mais je continuais à parler :

" J’ai …Besoin de vous. "

Je relevais alors la tête pour les regarder, poussant délicatement ma frange blonde du bout des doigts pour enlever l’ombre qui couvrait mes traits, pour vérifier ensuite que mon front étant à une température déconcertante et dangereusement anormale.